Zemmour / "non discrimination" : RTL mise en demeure par le CSA

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Nouvel avertissement pour RTL. Déjà mise en garde en décembre 2016, la station de radio a reçu jeudi 13 juillet une mise en demeure du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA) pour "éloge de la discrimination". En cause ? Des propos tenus à l'antenne par le polémiste Eric Zemmour lors de la matinale d'Yves Calvi du 2 février 2017.

Le CSA a confirmé ce jeudi 13 juillet la mise en demeure infligée à RTL pour "éloge de la discrimination" sans aucune "contradiction ni mise en perspective". Pour comprendre cet avertissement, il faut remonter au 2 février dernier. Au cours de la matinale animée par Yves Calvi, l'ancien chroniqueur de l'émission On n'est pas couché, et chroniqueur régulier pour RTL Eric Zemmour avait alors tenu des propos concernant la nomination d'un juge républicain à la Cour suprême des États-Unis.

"Les juges se sont substitués au législateur alors qu'ils ne sont pas élus, avait affirmé Zemmour ce jour-là. Ils ont imposé leur idéologie progressiste au peuple américain. Ce putsch judiciaire a un nom qui s'appelle : 'non-discrimination'. La non-discrimination est présentée abusivement comme un synonyme de l'égalité alors qu'elle est devenue au fil du temps une machine à désintégrer la nation, la famille, la société au nom des droits d'un individu roi". Habitué des sorties de ce genre, le polémiste n'avait pas rencontré d'opposition à ses propos à l'antenne. Face à ce manque de réaction, cinq mois après les faits, le CSA dénonce donc un "manquement aux obligations" stipulées dans la convention signée avec RTL.

Cet avertissement fait suite à une première mise en garde du CSA délivrée en décembre 2016, qui concernait déjà Zemmour. Invité pour faire la promotion de son livre "Un quinquennat pour rien" - qui compile ses chroniques à RTL - le polémiste avait tenu des propos islamophobes et racistes sur plusieurs plateaux. Comme nous vous le racontions, le Conseil supérieur de l'audiovisuel avait jugé la maîtrise de l'antenne "insuffisamment assurée au regard de la gravité des propos tenus" avant de mettre en garde France 5 et RTL. La mise en demeure infligée jeudi 13 juillet se situe un cran au dessus de la mise en garde dans la hiérarchie des décisions du CSA. En cas de récidive, le gendarme des médias pourra décider d'éventuelles sanctions.

La station de radio a d'ores et déjà indiqué, par l'intermédiaire de son porte-parole, qu'elle allait déposer un recours, et qu'elle ne partageait pas l'analyse présentée par Zemmour dans sa chronique du 2 février.

(par Emilien Diaz)

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