Wikileaks : un journaliste éthiopien doit fuir son pays
Laure Daussy - - 0 commentairesC'est une des conséquences de la diffusion par Wikileaks de cables diplomatiques non expurgés de noms de sources.
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), association basée aux Etats-unis, révèle aujourd'hui qu'un journaliste éthiopien a été contraint de fuir son pays. Il était menacé par les autorités d'Addis Abeba après avoir été identifié dans un câble diplomatique américain diffusé par Wikileaks, rapporte l'AFP. C'est la première fois que le CPJ constate une conséquence directe, pour un journaliste, de la diffusion, par Wikileaks d'un câble diplomatique.
Le document en question cite le journaliste, Argaw Ashine, évoquant les projets du gouvernement éthiopien de fermer le principal journal indépendant du pays, indique le CPJ. Ce journal, Addis Neger, a depuis disparu, poursuit-il. Selon l'organisation de défense des médias, le journaliste a été convoqué par la police le 8 septembre, qui lui a donné 24 heures pour divulguer ses sources, faute de quoi il s'exposerait à "des conséquences non spécifiées".
A la suite de cet interrogatoire, Argawa Ashine, correspondant local pour le groupe de média d'Afrique de l'Est Nation Media Group, a choisi de quitter le pays. Il aurait demandé, pour des raisons de sécurité, que l'endroit où il se trouve ne soit pas divulgué.
Un porte-parole du gouvernement éthiopien a rejeté ces accusations, affirmant que la loi du pays protégeait les journalistes. "Aucun responsable ne lui a demandé de divulguer ses sources", a affirmé Bereket Simon. "Nous n'avons aucun problème à le laisser revenir."
Retrouvez notre dossier : Wikileaks, le trouble-fuites.