Vol Rio/Paris : les pilotes n'avaient-ils pas assez dormi ?
David Medioni - - 0 commentairesEt si la fatigue des pilotes était finalement la cause du crash du vol Rio /Paris ? C'est la thèse d'un rapport d'enquête judiciaire occulté par le BEA sous prétexte de respect de la vie privée et révélé par
Le Point et le Figaro. Selon ce rapport, les pilotes n'avaient pas assez dormi la veille du vol puisqu'ils étaient là "avec leurs compagnes dans un esprit festif".
Nouveau rebondissement dans l'enquête sur les causes du crash du vol AF447 entre Rio et Paris le 1er juin 2009. En effet, selon Le Point.fr et le Figaro.fr, tout au long de l'enquête, la "fatigue des pilotes a été cachée". Dans cet article exclusif, le Pointraconte que son journaliste, Thierry Vigoureux a eu accès à un rapport d'enquête judiciaire. Ce rapport, nous dit le Point, apporte un "nouvel éclairage sur les raisons de l'accident de l'avion". "L'analyse de l'accident ne diffère pas fondamentalement de celle contenue dans le rapport technique du BEA également publié l'an dernier. Sauf sur un point, la fatigue", écrivent nos confrères. Et l'hebdo poursuit : "Les experts judiciaires, chargés d'éclairer les magistrats sur les responsabilités des prévenus, ont ajouté cet aspect que les enquêteurs du BEA avaient occulté, considérant qu'il s'agissait de la vie privée". De fait, selon ce rapport d'enquête judiciaire, les pilotes du vol Rio/Paris n'avaient dormi qu'une "heure seulement" la nuit précédant le vol. Il est vrai que les retranscriptions des conversations des boîtes noires, contenues dans le rapport sont accablantes pour les pilotes. |
"Cette nuit, j'ai pas assez dormi. Une heure, c'était pas assez tout à l'heure", grommelle le commandant de bord du vol AF447 à 1 h 4 mn 19 cette nuit du 1er juin. Cette transcription de l'enregistreur de vol dédié aux voix et aux bruits (CVR) est reproduite mot à mot dans le document des experts judiciaires. Les rapporteurs y ajoutent d'ailleurs des commentaires et soulignent que "pendant les 23 premières minutes d'enregistrement, le silence domine au sein de l'équipage avec les communications radio du contrôle de Recife en arrière-plan, l'attention est relâchée au point d'écouter de la musique".
Des déclarations qui éclairent selon Fabrice Amédeo, le journaliste spécialisé du Figaro, les réactions étonnantes des pilotes lors du décrochage de l'avion. "L'accident a lieu en raison d'un décrochage de l'avion, mais ce décrochage est accentué par l'attitude de l'équipage. Depuis le début de l'enquête, on peine à expliquer pourquoi le pilote tire ainsi sur le manche, ce qui revient à cabrer l'avion au lieu de le stabiliser. On ne tire pas ainsi sur le manche, tous les débutants l'apprennent dès leurs premières heures de formation!, explique d'abord Amedeo. Puis il va encore plus loin dans les détails des raisons de la fatigue des pilotes. "Le matin même, l'équipage s'est offert une virée en hélicoptère dans la baie de Rio. En réalité l'un des pilotes s'est rendu à Rio en compagnie de sa femme. Le commandant de bord, lui, un homme d'environ 55 ans, en instance de divorce, est également accompagné de sa maîtresse. Les hommes de l'équipage et leurs compagnes descendent au Sofitel de Copacabana. On peut penser qu'ils se rendent à Rio dans un esprit plus festif que professionnel, et que ce jour-là, après une nuit trop courte, le commandant de bord n'était pas en état de réaliser ce vol".
Voilà des affirmations qui ne vont pas manquer de raviver la guerre entre les syndicats de pilotes qui estimaient à l'époque que la faute était imputable à Airbus et Airbus qui au contraire estimait qu'il y avait eu une défaillance réelle des pilotes. @si vous en a d'ailleurs narré les différentes étapes dans ce dossier.