Vol MH370 : toutes les hypothèses (et les autres)
Sébastien Rochat - - 0 commentairesMais où est passé le vol MH370 de la Malaysia Airlines ? Depuis le 8 mars, les journalistes sont sur les dents pour tenter de retrouver le Boeing 777 qui a mystérieusement disparu avec 239 personnes à bord. A défaut d'avoir retrouvé l'avion, la presse a trouvé des hypothèses. En exclusivité presque mondiale (Telerama s'y est également collé), on a localisé les plus déroutantes.
C'est une enquête que vous pouvez suivre en temps réel. Et à chaque heure, une nouvelle hypothèse surgit. Dès le lendemain de la disparition de l'avion, la presse s'engage sur la piste des passeports volés : deux passagers ont voyagé sous une fausse identité. Des pirates de l'air ? A priori, non. Plutôt des passagers qui auraient tenté d'immigrer en Europe. Raté !
Quelques jours plus tard, Lemonde.fr est obligé de reconnaître qu'il n'y a "pas de profil de suspect parmi les passagers" (photo de profil à l'appui).
Bon, mais quand même. Ces passagers sont bizarres. Pourquoi leurs portables ont-ils sonné plusieurs jours après la disparition de l'avion ? Faut-il comprendre que l'avion a été détourné et a atterri dans un lieu secret ? En fait, ça ne veut rien dire. Hypothèse la plus probable dénichée (entre autres) par Le HuffingtonPost : quand un téléphone portable est allumé, sa position est automatiquement enregistrée dans une base de données appelée HLR. Si quelques jours après la disparition de l'avion, des familles des passagers ont entendu une tonalité en appelant ses portables, c'est probablement parce que l'appel a été renvoyé vers cette dernière position connue.
Exit la piste des portables-qui-sonnent. D'où l'autre question : pourquoi cet "étrange silence" des passagers ? "Aucune tentative de communication n'a été détectée après la disparition du vol MH370 de Malaysia Airlines. Plusieurs hypothèses sont avancées", détaille Le Monde (on vous les épargne).
Si ce ne sont pas des pirates de l'air à l'origine de la disparition, peut-être est-ce la faute... des pilotes ? Après les passeports "au centre de l'enquête", ce sont les pilotes qui sont "au coeur de l'enquête". Des perquisitions ont eu lieu à leur domicile. On a notamment retrouvé un simulateur de vol chez le commandant de bord, simulateur dont une partie des données auraient été effacées. D'ailleurs, ce pilote est louche : c'est un opposant au pouvoir malaisien qui aurait assisté au procès d'un autre opposant au régime condamné pour sodomie.
Le co-pilote de 27 ans, qui n'est pas un opposant au régime, n'a pas un profil plus rassurant que le pilote : c'est lui qui a prononcé les derniers mots à la tour de contrôle malaisienne. Des mots lourds de sens : "Eh bien, bonne nuit". Bonne nuit ? Est-ce lui qui a délibérément déconnecté les principaux systèmes de communication de l'avion ? Est-ce lui qui changé le cap de l'avion via un ordinateur ? A priori, non... ou oui. En fait, on n'en sait absolument rien.
Autre hypothèse, plus médicale : les pilotes auraient "succombé au syndrôme de l'Amok". L'Amok ? Une crise de folie qui peut mener au suicide. "Cette pathologie psychiatrique n'est pas à exclure du champ des recherches", nous assure Le Figaro. Le contraire est également vrai.
Mais alors où est l'avion ? Selon les dernières données envoyées par le moteur, l'appareil aurait pu passer au Nord ou au Sud et aurait volé plusieurs heures après avoir été perdu de vue par les écrans radar. Traduction : on n'a aucune idée de l'endroit où il peut être. Certains l'auraient vu en Thaïlande, d'autres aux Maldives. Autant dire que la zone de recherche est vaste, "plus vaste que l'Australie" :
L'avion a-t-il pu atterrir quelque part ? Possible. Les journalistes de la radio américaine WNYC, dont le travail a été relayé par Lemonde.fr, ont une piste. Enfin, pas une, mais 634. Voici la carte (au cas où vous seriez dans cette zone et que vous auriez reconnu le portrait robot du Boeing) :
Si l'avion a atterri quelque part par là, pourquoi aucun écran radar ne l'aurait détecté ? Slate.fr a émis une hypothèse : "le 777 pourrait avoir volé au-dessus de l'Inde et du Pakistan sans se faire repérer par les radars militaires en éteignant ses systèmes de communication et en suivant un 777 de Singapore Airlines". Mais, là encore, c'est pas sûr à 100%.
A ce stade de l'enquête, on ne peut que souscrire à la double page du Monde : "La disparition du vol MH370 intrigue la planète" (le reste du système solaire n'étant pas encore au courant)
Aux dernières nouvelles, des débris auraient été identifiés par un satellite au large de l'Australie. Mais prudence. Comme le précise Le Monde, parfaitement au courant des limites des hypothèses d'enquête, "attention aux fausses informations sur le vol MH370".