Viols : le parquet charge Tron, mais demande le non-lieu (Mediapart)
La rédaction - - 0 commentairesBientôt un non-lieu pour Georges Tron ? Toute la presse a titré sur ce non-lieu requis par le procureur adjoint d'Evry à l'encontre de l'ancien ministre, mis en examen pour "viols en réunion" et "agressions sexuelles" sur deux jeunes femmes ayant travaillé sous ses ordres à la mairie de Draveil (Essonne). Sauf que si le non-lieu est bien requis, Mediapart, qui s'est procuré le document de 74 pages, estime que le réquisitoire est un "cadeau empoisonné" pour Tron.
Des erreurs dans les témoignages, des contradictions dans les récits, des échanges de SMS qui prouveraient des relations consenties entre Tron et l'une de ses accusatrices et un profil psychologique très fragile des plaignantes : pour toutes ces raisons, le parquet d'Evry a requis un non-lieu à l'encontre de Georges Tron. L'ancien secrétaire d'Etat à la fonction publique du gouvernement Fillon avait dû démissionner en mai 2011 à la suite des accusations de deux employées de sa mairie de Draveil : selon elles, entre 2007 et 2010, des séances de massages de pieds (Tron est un adepte de réflexologie plantaire) auraient dérapé en agressions sexuelles. Faute de preuves et en raison des incohérences, le parquet requiert donc le non-lieu.
Mais pour Mediapart, ce "réquisitoire de non-lieu" est "en tout point assassin", c'est "une variante judiciaire du cadeau empoisonné". Car pour le procureur adjoint d'Evry, l'information judiciaire a "révélé des réalités peu flatteuses pour Georges Tron, dont le comportement envers ses administrés, envers ses employés, envers les femmes, envers ceux qu’il considère comme ses adversaires d'une manière générale heurtent évidemment la morale et notamment la morale publique. Les dégâts humains sont très importants et ne touchent pas uniquement, l'affaire le montre bien, des femmes en situation de fragilité psychologique ou sociale". En clair, l'enquête a permis de recueillir "plusieurs témoignages d’employées de la mairie de Draveil qui ont eu à subir - ou ont accepté - des séances de massages de pieds de la part de Georges Tron, sous prétexte de pratiquer la « réflexologie plantaire », parfois suivies de caresses sur tout le corps, puis éventuellement de relations sexuelles. Ce même réquisitoire détaille également les pressions très fortes, les menaces et mesures de rétorsion qui ont été exercées par le maire sur plusieurs témoins", explique Mediapart. |
Le parquet ayant requis le non-lieu, il revient maintenant aux deux juges d'instruction chargés du dossier de prendre leur décision : requalifier les faits, délivrer un non lieu ou renvoyer Tron en correctionnelle.
Un élément supplémentaire pour notre dossier : "Agressions sexuelles : omerta sur les élus ?"