Vidéosurveillance, ou vidéoprotection ? Même Sarkozy trébuche

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"Vidéoprotection" : depuis un peu plus d'un an, les partisans des caméras tentent de remplacer le terme "vidéosurveillance" par un terme moins connoté "Big brother". Le site du Monde revient sur ce glissement sémantique, et en propose un petit historique. Où l'on s'aperçoit que même l'Elysée hésite sur le terme à employer.

Lors des débats sur la loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure, la LOPPSI, la bataille entre la majorité et l'opposition n'était pas seulement politique. Elle était également sémantique. Dans les rangs de l'UMP, on parlait "vidéoprotection", tandis que l'opposition restait fidèle au terme traditionnel de "vidéosurveillance".

Jusqu'il y a peu, le terme de "vidéosurveillance" faisait pourtant consensus. Ainsi, dans la LOPS de 1995 et la LOPSI (avec un seul "p") de 2002, on parle bien de "vidéosurveillance". "C'est début 2008, semble-t-il, que se produit la rupture : la commission nationale de vidéosurveillance débouche sur un "plan vidéoprotection". Le terme restera : dans les discours suivants de Michèle Alliot-Marie, tout comme dans la bouche de la plupart des membres de la majorité.", explique Le Monde.

Le Monde explique le passage de la "vidéosurveillance" à la "vidéoprotection"picto

"Initialement testées comme "vidéosurveillance", outil de lutte contre le terrorisme, les caméras sont devenues au fil des années un outil de lutte contre "la délinquance et le sentiment d'insécurité", sous le vocable "vidéoprotection", poursuit le site du quotidien.

QUAND Sarkozy oublie de dire "vidéoprotection"

Pour étayer sa démonstration, Le Monde compare deux extraits des restranscriptions de discours de Nicolas Sarkozy, à deux mois d'intervalle. Dans le premier, en mars dernier, Sarkozy expliquait :

"Je regrette les réticences de certains maires à s’engager dans la voie de la vidéosurveillance. La vidéosurveillance ne menace pas les libertés. Elle défend, elle protège la liberté de se déplacer et d’aller et venir dans son quartier en toute sécurité."

pictoNicolas Sarozy parle bien de "vidéosurveillance" le 18 mars dernier.

Dans le second discours, en mai 2009, Nicolas Sarkozy reprend, pratiquement mot pour mot, sa réflexion. Mais dans la version écrite, le mot "vidéoprotection" a remplacé le mot "vidéosurveillance" :

"Je déplore les réticences de certains élus à s’engager dans la voie de la vidéoprotection. La vidéoprotection ne menace pas les libertés, la vidéoprotection protège la liberté de se déplacer et d’aller et venir dans son quartier en toute sécurité."

Surprise : @si a découvert que tous les "vidéoprotection" du texte écrit ont été prononcés "vidéosurveillance" (vous pouvez lire le texte, passage en cause page 6)  Même Sakozy a-t-il du mal à se faire à ce nouveau vocable ?

Sarkozy parle de "vidéosurveilance" alors que la version écrite évoque une "vidéoprotection"picto

Bientôt la "vidéotranquilité" ?

Gilbert Roger, maire socialiste de Bondy (Seine-Saint-Denis), va même plus loin. Au cours d'un débat sur l'efficacité de la vidéosurveillance sur France Info, l'élu, qui a déjà installé plus de 25 caméras dans sa commune, n'hésite pas à parler de "vidéo tranquilité" (cf. début de l'émission). Et il se justifie sur l'emploi du mot : "ce que l'on veut c'est de la tranquilité publique. Et ce n'est pas, entre guillements, ni du flicage, ni forcément de la répression". Mais un problème rique d'empêcher la popularisation de ce néologisme. Car lorsqu'on fait une recherche sur le mot "vidéotranquilité", on tombe sur une page de l'entreprise Orange ventant les mérites de son système de surveillance par caméras.  Laissons aux @sinautes le soin de trouver des alternatives : vidéodéfense, vidéoliberté ou encore vidéosûreté ?

(Par Jean-Louis Dell'Oro)

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