Vid.me, nouvelle rampe de lancement des vidéos de l'EI ? (Rue89)

Robin Andraca - - 0 commentaires

Chats mignons et vidéos de l'Etat islamique.

Rue89 s'est promené sur Vid.me, une nouvelle plateforme où l'on peut partager sa vidéo en quelques clics seulement. Une plateforme pensée en réaction aux très contraignantes Google et Facebook et qui accueillerait aujourd'hui des dizaines de vidéos de propagande de l'Etat Islamique (EI).

Andréa Fradin, journaliste de Rue89 (reçue cette semaine sur le plateau du 14h42), a testé Vid.me. Et au début elle a, semble-t-il, été un peu déçue : "A première vue, Vid.me n’a rien d’extraordinaire. Lors de ma première visite, la page d’accueil, austère comparée à celles de YouTube et Dailymotion, m’a proposé des chats, des chiots, un bébé chameau, des gens qui font semblant de chanter et même une tortue. Internet, quoi". C'est sur Twitter que les choses semblent se corser : "En tapant Vid.me dans le moteur de recherche, je suis immédiatement tombée sur des vidéos de propagande djihadiste". Dont plusieurs versions de la vidéo de l'exécution du pilote jordanien (qu'@si a décryptée hier). Cela ne semble plus être le cas aujourd'hui.

Mais cette nouvelle plateforme a également suscité la curiosité du site américain Quartz. Et pour cause : la vidéo dans laquelle Amedy Coulibaly prêtait allégeance à Daech, diffusée quelques jours après la prise d'otages de la Porte de Vincennes, rapidement supprimée sur Youtube et Facebook, était restée accessible quelques heures de plus sur Vid.me.

"Téléchargement de vidéo instantané. Pas de compte requis. Rejoignez une nouvelle sorte de communauté créative" : le pitch de Vid.me est, en effet, prometteur, mais est-ce réellement si simple de partager une vidéo sur Vid.me ? @si a (aussi) fait le test. Et il nous a fallu seulement trois clics pour mettre la vidéo suivante en ligne. On comprend mieux, dès lors, que les vidéos de propagande de l'EI puissent se multiplier sur cette plateforme.

Interrogé par Quartz, Warren Shaeffer, cofondateur de Vid.me, ne s'en cache pas : "Sur la plateforme, il y a eu une augmentation de contenus en relation avec Isis [ancien nom de l'EI], et nous ne sommes pas les seuls à essayer de trouver le meilleur moyen de faire face à cela". Une autre spécifité de Vid.me, pointée du doigt par Rue89, pourrait expliquer la facilité de propagation de ces vidéos : s'il est inutile de s'identifier pour poster une vidéo (contrairement à Youtube ou Facebook), il est obligatoire de se connecter pour... signaler toute vidéo problématique. Sur ce sujet aussi, Shaffer assure vouloir évoluer : "Les utilisateurs inscrits et connectés peuvent signaler les vidéos. Nous réfléchissons à ouvrir le signalement à une plus large communauté bientôt".

L'occasion de relire notre article : "Fox News héberge la vidéo de l'éxécution d'un pilote jordanien". Et de revoir notre émission avec Andréa Fradin : "Facebook, Twitter, Google, ces nouveaux policiers de l'information".

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