Verdier : "congés forcés" pour le présentateur climato-sceptique de France 2 ?

Vincent Coquaz - - 0 commentaires

Ça chauffe pour lui.

La direction de France 2 n’apprécie visiblement pas le livre Climat Investigation, publié début octobre par le chef du service météo de la chaîne, Philippe Verdier. Un livre qui met en avant les bénéfices du changement climatique en France et dénonce le "discours alarmiste" sur le réchauffement alors que "les incertitudes" sur son ampleur ou ses origines seraient nombreuses. Le tout édité par la sulfureuse maison Ring (à qui on doit notamment le livre d’un journaliste proche de l’extrême-droite, La France Orange Mécanique).

"Le journaliste a dû retirer sur Twitter toute référence à son employeur actuel, France Télévisions", rapporte aujourd’hui Ozap. "Selon nos informations, la direction de l'information de France 2, qui a reçu son chef du service météo, lui a demandé de ne pas être associée à l'ouvrage, très critiqué depuis sa sortie."

Surtout, Verdier n’a pas présenté les bulletins météo d’hier et a dû être remplacé à la dernière minute. Officiellement pour cause de congé pris par le présentateur de la 2 pour assurer la promotion du livre. Mais selon Ozap, la direction de la chaîne aurait prolongé ce congé "de force" jusqu’au 26 octobre. Selon le journaliste Renaud Revel de L’Express, les syndicats auraient "exigé sa mise à pied" mais Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, s’y refuserait.

en retrait, après un article des Décodeurs du monde

En attendant, Verdier peine à défendre ses thèses. Hier, les Décodeurs du Monde se sont penchés sur les déclarations du présentateur sur le plateau de RMC, où il assurait sa promo. Verdict du quotidien : sur quatre affirmations "choc" du présentateur, toutes sont fausses. Et sur Twitter, Verdier répond… systématiquement à côté. Ainsi, quand le présentateur météo assure que le GIEC "gomme sciemment" toutes les incertitudes sur les prévisions climatiques, Le Monde rappelle au contraire que les scientifiques "détaillent le niveau de certitude et de compréhension pour chaque aspect ou mécanisme du système climatique" et note toutes les incertitudes "sans exception". Sur Twitter, Verdier tente de répondre à l’article, mais change en fait de version : les incertitudes ne seraient plus "gommées", mais certains facteurs, comme les volcans ou le rayonnement solaire, qui seraient "mal pris en compte".

Idem quand Verdier affirme que les scientifiques du GIEC sont payés par les gouvernements et donc politisés. Le quotidien rappelle à juste titre que les financements publics "servent à rémunérer l’administration" du GIEC mais que ce dernier "ne produit aucune recherche scientifique lui-même" puisqu’il s’agit d’un groupe d’experts qui synthétise "l’état des connaissances scientifiques sur le climat". Verdier minimise une fois de plus ce qu’il a affirmé avec aplomb à la radio. Ce ne sont plus tous "les scientifiques du GIEC" qui sont "payés par les gouvernements" mais "la plupart des études en France" qui seraient "issues de fonds publics".

L'occasion de relire notre enquête sur l'épidémie de climato-scepticisme parmi les présentateurs météo

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