Venezuela : des journalistes démissionnent de Globovision

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Six journalistes ont démissionné mardi 20 août de la chaîne Globovision, principal canal de communication de l'opposition au Venezuela. Alors que la chaîne doit être vendue dans trois mois à un homme d'affaire local, présenté comme proche du régime chaviste, les défections se multiplient et les journalistes dénoncent une censure de plus en plus importante.

Roberto Giusti, Gladys Rodriguez, Roman Lozinski, présentateurs des journaux de nuit, et Maria Elena Lavard, Ana Karina Villaba et Maria Isabel Parraga, présentatrices d'émissions d'analyse et de magazines de la chaîne Globovision, ont quitté leur poste hier.

Ces départs interviennent après celui vendredi dernier de Leopoldo Castillo, animateur emblématique de la chaîne qui animait "Alo Ciudadano", talk-show quotidien et ouvertement opposé au gouvernement d'Hugo Chavez, puis à son successeur Nicolas Maduro, qui a remporté l'élection présidentielle du 14 avril dernier avec 50,75% des voix.


Les six nouveaux partants ont souhaité justifier leur décision dans une lettre ouverte: "Nous avons progressivement constaté des changements et des conditions inacceptables pour le libre exercice de notre profession : la promesse essentielle d'équilibre, que nous avons bien sûr toujours eu l'intention de tenir, s'est transformée en censure d'informations et d'émissions".

La chaîne, visible en clair à Caracas et Valencia et par câble sur le reste du territoire, est présentée par la plupart des médias français comme la seule chaîne d'opposition du pays. Elle était autrefois détenue par Guillermo Zuloaga, qui vit actuellement en exil aux Etats-Unis, accusé par la justice vénézuélienne d'usure et d'association de malfaiteurs. Elle a depuis été rachetée parJuan Domingo Cordero, un homme d'affaires local, propriétaire d'une compagnie d'assurance, ancien président de la Bourse de Caracas et présenté parl'écrivain mexicain Enrique Krauze comme "proche du régime chaviste".

Le 8 avril dernier, à l'annonce du rachat de la chaîne, Roberto Giusti avait estimé que"la ligne éditoriale ne va pas changer tout de suite. Le changement se fera progressivement pour tenir compte de notre audience". Il a donné sa démission hier.

Par Robin Andraca

Pour en savoir plus sur le sujet, revoir notre émission :"Chavez gouvernait avec un micro, devant les caméras".

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