Venezuela, Colombie : Le Monde critiqué
Gilles Klein - - 0 commentairesL'ancien rédacteur en chef du Monde Diplomatique critique, longuement, la couverture du Vénézuéla par Le Monde. Dans une lettre ouverte au médiateur du quotidien du soir, Maurice Lemoine dénonce le parti pris du Monde contre le gouvernement de Nicolas Maduro (successeur du défunt Chavez).
Lemoine, accuse le Monde de consacrer davantage d'articles "à «la répression sans états d’âme» (28 mars) des étudiants et opposants vénézuéliens par le gouvernement de Nicolas Maduro qu’à (par exemple) la condamnation à mort, le 24 mars, de 529 partisans de l’ex-président égyptien Mohamed Morsi". Puis Lemoine critique Paulo A. Paranagua, journaliste au Monde, qui, selon Lemoine, "mène une croisade personnelle et haineuse contre la gauche latino-américaine – et en particulier celle qui gouverne à Caracas" et regrette "qu’il entraîne Le Monde – en témoigne votre éditorial «Les Vénézuéliens dans l’impasse du “chavisme”» (11 mars) – dans sa dérive obsessionnelle". |
A propos de violentes manifestations «d’opposants et d’étudiants» «durement réprimées» selon Le Monde, Lemoine souligne que "dans un contexte de violence qui, à l’heure où j’écris, a malheureusement fait quarante et une victimes, on notera que, au 31 mars, la justice vénézuélienne avait déjà ouvert 81 enquêtes concernant les excès des forces de l’ordre – 75 pour mauvais traitements, 2 pour torture et 4 pour assassinats –, dix-sept agents étant détenus." sans oublier que "que sept des victimes sont des gardes nationaux (l’équivalent de nos CRS) ou des policiers (la majorité tués par balles) " selon Lemoine.
Lemoine accuse, par ailleurs, le Monde de sous-traiter l'actualité d'un pays voisin, la Colombie, estimant que Le Monde ne parle pas du "scandale de la parapolitique (liens d’environ un tiers des membres du Congrès avec les paramilitaires)" et ne dénonce pas les "exécutions extra-judiciaires de civils ultérieurement revêtus de tenues de combat pour les présenter comme des guérilleros éliminés lors d’affrontements armés (plus de 1300 victimes identifiées)"
Paranagua, le journaliste du Monde, avait déjà subi en octobre 2012 les critiques de Jean Luc Mélenchon pour son traitement de l'actualité vénézuélienne.