Unanimisme JO : les journalistes aussi ? (Le Monde)

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Quand on couvre la candidature de Paris aux JO, le fait-on en journaliste ou en Français ?

Manifestement, l'équipe française de Paris 2024 considère qu'on doit le faire en Français. C'est ce que raconte,dans un billet publié aujourd'hui, Yann Bouchez, journaliste au Monde et envoyé spécial à Lima pour l'annonce officielle. "Vous devriez être contents", aurait lancé la ministre des Sports, Laura Flessel, aux journalistes présents sur place. Contents, pourquoi ? Parce que toutes les autres villes concurrentes se sont désistées, certaines arguant notamment, comme Oslo, que les JO coûtent trop cher ? Parce que les organisateurs se montrent optimistes sur le budget des Jeux 2024, alors que les précédents jeux de Rio ont occasionné un dépassement de près de 50 % par rapport au coût initial ?

Non, tout cela, raconte Bouchez, il est préférable de ne pas le crier sur les toits et d'agir en patriote. Bouchez estime que durant tout le temps de la candidature, les dirigeants de Paris 2024 auraient gentiment intimé aux journalistes de respecter un certain "unanimisme", mâtiné d'humeur amicale. Si, explique le journaliste, "l'objectif d'une bonne entente est louable (...) il tend à effacer les barrières entre médias et membres de Paris 2024." De même que "la recherche de cohésion a tendance à se transformer en volonté d'unanimité." Ainsi, dit-il, les journalistes sont invités à se laisser prendre dans l'enthousiasme général, à reprendre "les notions, parfois floues et répétées ad nauseam, de «valeurs olympiques», de «Jeux durables», ou encore d'«héritage pour tous.»"

Et surtout à ne pas voir "le verre à moitié vide", par exemple s'interrogeant sur l'adhésion des Français au projet ou les dépenses en infrastructures. Toute critique ou réticence étant vue au mieux comme une plainte de grincheux rabat-joie, au pire comme une attaque. 

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