Un site recense les agressions sexuelles au Caire

Laure Daussy - - 0 commentaires

Pour une journaliste française, combien de femmes égyptiennes ?

Jeudi, la journaliste de France 3 Caroline Sinz déclarait avoir été victime de viol, alors qu'elle effectuait un reportage sur la place Tahrir. Claude Guibal, la correspondante de France info et de Libé au Caire nous rappelait que les agressions sexuelles sont quotidiennes en Egypte. 98% des Egyptiennes se disent victimes de harcèlement sexuel, expliquait-elle.

La blog du Monde Bigbrowser signale un site Internet, HarassMap, qui propose aux femmes victimes de violences sexuelles au Caire de témoigner, sur le site, et via Twitter et Facebook. "Nous rassemblons vos histoires de [la place] Tahrir, si vous êtes harcelées par des soldats, policiers, informateurs ou des hommes [en général] pendant que vous manifestez, dites-le nous !" peut-on lire sur la page Facebook du site.

Ce site existe depuis 2004, mais la plupart des agressions sont recensées à partir de 2010, date de création de la page Facebook du site. Ainsi, depuis le 1er janvier 2010, 577 agressions ont été recensées, 380 depuis janvier 2011. Elles sont recensées par catégories : blague salace, attouchement, jusqu'au viol (19 au total). Une carte Openstreetmap rassemble les lieux d'agression.

Si le site est basé au Caire, c'est une Américaine, Rebecca Chiao, qui en est à l'origine. "HarrassMap a été créé pour mettre en lumière une culture d’agression et de harcèlement des femmes ancrée dans la société égyptienne", affirmait-elle au Guardian. "A chaque fois que vous sortez de chez vous, vous êtes attaquée, physiquement et verbalement".

Le concept a essaimé depuis dans le monde arabe, comme l'explique ici le blog #Printemps arabe. En Inde, l'association Whypoll s'est inspirée du précédent égyptien pour lancer une application pour téléphones portables, qui permet aux femmes d'appeler à l'aide efficacement en cas d’agression, et de dénoncer une éventuelle attaque, rapporte le New York Times.

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