Un outil numérique pour soutenir la politique anti-immigration de Trump ? (The Intercept)

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The Intercept, le site de Glenn Greewanld, le journaliste à l’origine des révélations d’Edward Snowden, présente en détails le nouveau programme développé par Palantir, la société de Peter Thiel, qui pourrait faciliter la mise en place de la politique anti-immigration de Donald Trump.

The Intercept, 2 mars 2017

Avez-vous déjà entendu parler de Palantir, la start up créée par Peter Thiel, l’un des fondateurs de PayPal, l’un des seuls soutiens de Donald Trump dans la Silicon Valley ? Non ? C’est normal, elle est à peu près aussi riche que mystérieuse. Valorisée à 20 milliards de dollars, soutenue dès sa création par le fonds d’investissement de la CIA, utilisée par la NSA et le FBI, "son métier est celui de la collecte, la corrélation, l’agrégation big data, la cartographie des données des utilisateurs, de leurs usages, de leur géolocalisation, de leurs actions, de leurs contacts, de leurs communications de tous types, de tous formats. Bref, de la totalité des données que nous générons", résument Les Echos.

Cette expertise pourrait prochainement être mise au service de Trump, et de sa politique anti-immigration. C’est la crainte de The Intercept, le site américain spécialisé dans les questions de libertés numériques, qui évoque un nouveau programme développé par Palantir, fruit d’un contrat passé en 2014 entre les douanes américaines et la société de Thiel. Le nom du programme ? Investigate Case Management (ICM). "Grâce à deux outils - nommés FALCON et AFI, pour “Analytical Framework for Intelligence”- les agents jouissent d'un système clés en main pour mettre en oeuvre la politique furibarde du nouveau président", résume Olivier Tesquet, spécialiste des questions de liberté numérique pour Télérama.

Comme l'explique The Intercept, ce programme devrait permettre d'ici à septembre aux agents d'avoir accès, en quelques clics, à toute une série d'informations telles que le parcours scolaire, les liens familiaux, l’emploi, les relevés téléphoniques, le casier judiciaire ou l’historique d’immigration des personnes visées. "Ce que nous avons ici est un réseau grossissant de bases de données interconnectées qui permettent d’avoir accès à de plus en plus d’informations", s’alarme un expert des libertés civiles, Jay Stanley, interrogé par The Intercept. "Si la réthorique de Trump sur l’expulsion de masse se transforme en réalité, nous allons voir ces outils servir cette cause-là". De son côté, Alex Karp, patron de Palantir, a promis que l’administration Trump ne lui avait pas demandé de construire un registre de musulmans.

Pour Tesquet, "jour après jour, Palantir prend ses aises dans le premier cercle de la nouvelle administration. Peter Thiel, son principal actionnaire, a été récompensé de son soutien à Donald Trump pendant la campagne : membre de l’équipe de transition du nouveau président puis de son conseil économique, il multiplie les rendez-vous à la Maison Blanche. Plus qu’un simple visiteur du soir, il endosse petit à petit le costume de grand chambellan numérique".

La version remaniée du décret anti-immigration de Trump, interdisant aux ressortissants de certains pays à majorité musulmane d'entrer aux Etats-Unis, devrait être signé dans les jours à venir. Il ne devrait plus faire mention de l'Irak, a rapporté hier l'Associated Press, citant des responsables américains.

L’occasion de relire notre portrait de Peter Thiel : "Le seul patron de la Silicon Valley qui soutient Donald Trump"

Mise à jour du 6 mars à 16h30 : changement de titre : "Un outil numérique pour soutenir le Muslim Ban de Trump" en "Un outil numérique pour soutenir la politique anti-immigration"

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