Ulcan : "aucun mandat d'arrêt côté français" (L'Express)

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Un mort, mais toujours pas de mandat d'arrêt.

L'Express a consacré aujourd'hui un long portrait au militant ultra-sioniste franco-israélien Grégory Chelli, alias Ulcan, qui s'en prend "à tous ceux qui, en France, critiquent Israël". L'hebdo revient longuement sur les différentes attaques perpétrées par Ulcan, toujours selon le même mode opératoire : la dénonciation de crimes imaginaires dans le but d'envoyer la police chez ses victimes (pratique appelée "swatting" en anglais).

Depuis plus d'un an, il a ainsi multiplié les agressions à distance contre des journalistes, ainsi que des piratages de site. Le même mode opératoire a par ailleurs été utilisé contre des responsables d'associations pro-palestiniennes– mais Chelli nie toute implication. Selon un rapport d'expertise médicale versé récemment au dossier, l'un de ces "swattings" revendiqués par Ulcan a conduit à la mort du père du journaliste de Rue89 Benoit Le Corre. La police israélienne avait alors pris le dossier en charge et envoyé les premières informations à la police française, établissant formellement le lien entre Ulcan et de nombreuses attaques.

Problème : c'est désormais en France que le dossier coince : "À la mi-juillet, aucun mandat d'arrêt n'avait encore été délivré côté français", nous apprend ainsi L'Express. Or, seul un mandat d'arrêt international décidé par les juges d'instruction français pourrait conduire à une arrestation. Interrogé par l'hebdo, Ulcan ne semble en tout cas pas surpris par ces blocages : "Pourquoi voulez-vous que je sois extradé pour de simples canulars téléphoniques ?" En juin, lorsqu'@si avait pu l'écouter sur son tchat, il n'était pas non plus inquiet d'un éventuel séjour en prison– assurant à ses soutiens qu'il parviendrait à s'évader.

Autres informations nouvelles fournies par l'Express : le détail des activités passées d'Ulcan dans l'industrie du porno en ligne, le nom qu'il a pris en Israël, Yehuda Ozenkia, et la provenance de ses revenus. "Son argent provient, en partie, de France, où il est actionnaire à 34% de la régie publicitaire parisienne Euro-Publi Conseil (EPC), gérée par son père, Gilles. Sa grand-mère lui donne ses parts de société en 2001, l'année de ses 18 ans. Grâce à cette participation, il peut toucher des émoluments - 14 500 euros encore récemment."

Des lenteurs judiciaires qui tranchent avec la volonté politique affichée fin juin par Bernard Cazeneuve et Christiane Taubira lorsqu'ils avaient reçu trois journalistes, dont Daniel Schneidermann, à propos de ce dossier.

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