Ukraine / globes oculaires : Fourest épinglée par le CSA

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Dans l'affaire des "globes oculaires arrachés" en Ukraine, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a tranché : dans une décision publiée sur son site le 15 septembre, il a estimé qu'une chronique de la journaliste Caroline Fourest sur France Culture contenait des informations qui n'avaient "pas fait l’objet de vérifications préalables suffisantes".

Le CSA avait été saisi de plaintes à la suite de l'émission "Le Monde selon Caroline Fourest" le 6 mai, après une chronique sur l'Ukraine. La journaliste y faisait état d'exactions commises, selon elle, à l'encontre d'officiers ukrainiens par des pro-Russes. On pouvait l'entendre dire que "les paramilitaires séparatistes venaient de leur arracher les globes oculaires avec un couteau". Des informations qu'elle explique avoir obtenues d'un "journal ukrainien, qu'une universitaire et une journaliste lui auraient assuré qu'il était "sérieux et moins propagandiste que d'autres médias ukrainiens". Des sources pas assez convaincantes pour le CSA qui a estimé l'information trop peu fiable, "eu égard à sa sensibilité". Ces propos avaient déjà été contestés sur le plateau d'@si par le blogueur Olivier Berruyer, que nous avions reçu lors d'une émission le 9 mai.

Dans sa décision, le CSA a "rappelé fermement à la société Radio France la nécessité de faire preuve de davantage de vigilance et de rigueur, notamment pour des sujets sensibles d’actualité", l'invitant à se conformer à sa recommandation de 2013 relative au traitement des conflits internationaux, des guerres civiles et des actes terroristes.

La chroniqueuse n'a pas tardé à se défendre dans une tribune parue sur le Huffington Post et intitulée "A quoi joue le CSA ?". Elle y attaque violemment le CSA, l'accusant de ne pas réprimander ces "confrères [qui] servent de relais, bêtes et neutres, à des intox ou à des propos mensongers" et ces "émissions de service public censées élever le débat [qui] servent de relais aux théoriciens de l'incitation à la haine ou du complot". Pour elle, par ses avertissements, le CSA empêche tout simplement les journalistes d'enquêter, de "faire émerger un discours-vérité" : "les radicaux, les démagogues et les désinformateurs professionnels peuvent dormir tranquilles. Le CSA veille à les protéger. Les pro-Russes, parfois aussi militants du Front national, peuvent aussi se réjouir." Fourest rappelle aussi qu'en tant qu'"éditorialiste par temps de guerre 2.0", elle est continuellement "insultée ou menacée sur les réseaux sociaux".

(Ludivine Bénard)

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