Trop exportatrice ? L'Allemagne répond à Lagarde (presse allemande)

Gilles Klein - - 0 commentaires

Dans une interview publiée dans le Financial Times hier, Christine Lagarde, ministre de l'Economie critiquait l'excédent commercial allemand qui menacerait, selon elle, la compétitivité de ses partenaires de la zone euro. Les industriels et le gouvernement allemands ont mal pris ces critiques, mais les syndicats ne les rejettent pas. Exemples.





"L'Allemagne au pilori" (Bundesrepublik am Pranger) titre le quotidien Nurnberger Nachrichten

Christine Lagarde demande au gouvernement allemand de relancer la demande intérieure en critiquant son soutien aux exportations de l'Allemagne, qui est pourtant son principal partenaire commercial, explique le quotidien. Il ajoute que "le gouvernement fédéral et les industriels rejettent ces allégations" ajoutant que "L'importance des exportations de l'Allemagne n'est pas le résultat de la politique gouvernementale, mais du dynamisme des entreprises."


Nurnberger Nachrichten mardi 16 mars picto





"La bonne compétitivité des entreprises allemandes n'est ni
un problème allemand ni un problème français. Au contraire, elle est la base pour la croissance, l'emploi et la prospérité en Allemagne et en Europe. (...) Que les pays qui ont vécu au-dessus de leurs moyens dans le passé et manquent de compétitivité, pointent maintenant les autres du doigt, c'est humainement et politiquement compréhensible mais totalement injuste." répond Rainer Brüderle, le ministre allemand de l'Economie, interrogé par le quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung.

pictoFrankfurter Allgemeine Zeitung mardi 16 mars




"L'Allemagne a perdu son statut de premier exportateur du monde en Chine l'an dernier, mais elle exporte 803 milliards d'euros et importe pour 667 milliards d'euros de marchandises d'autres pays. Ainsi, l'excédent était de la balance du commerce extérieur a atteint 136 milliards d'euros. La France a accumulé au cours de la même période un déficit commercial de 43 milliards d'euros." rappelle le quotidien allemand Tageszeitung (classé à gauche).

Mais Tageszeitung remarque qu'en Allemagne, les syndicats critiquent la politique des bas salaires et le refus du gouvernement de relancer le marché intérieur, comme Dierk Hirschel, économiste de la DGB (la confédération allemande des syndicats) qui déclare "Nous avons besoin de relancer la consommation sur notre marché intérieur, et cela aidera les exportateurs d'Europe du Sud à se trouver un marché plus vaste."



Tageszeitung mardi 16 mars 2010picto

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