Tribune Le Pen/NY Times : "Un coup de couteau dans le dos pour la France" (Quartz)
Robin Andraca - - 0 commentaires"Un coup de couteau dans le dos" : après la publication d'une tribune de Marine Le Pen dans le New York Times, le site généraliste Quartz, fondé en 2012 par plusieurs ex-membres de Bloomberg, du Wall Street Journal, de The Economist et... du Times,publie une tribune virulente pour reprocher au quotidien américain de n'avoir pas assez précisément présenté Marine Le Pen.
Quartz est pour l'instant le seul média américain à critiquer le New York Times, qui a ouvert ses colonnes à Marine Le Pen, quelques jours après les attentats qui ont tué 17 personnes en France. "Pour n'importe quel démocrate doté d'une connaissance rudimentaire de l'histoire de France récente, le "débarquement" de Marine Le Pen dans les pages Opinions du New York Times est choquant", estime Emma-Kate Symons pour qui le Times n'en dit pas assez sur la leader frontiste en la présentant comme présidente du parti d'extrême droite en France : "Il faut expliquer qui est Le Pen et rappeler la longue tradition de ce mouvement en matière d'islamophobie, d'incitation à la haine raciale et de négation des chambres à gaz".
Et l'auteure de rappeler, qu'en 2010, Marine Le Pen avait comparé les prières de rue des musulmans à une forme d'occupation. Pour la journaliste, cela ne fait aucun doute : "L'ADN du FN est fermement fasciste et Le Pen n'a jamais renoncé à la base de l'idéologie de son père ; elle a juste présenté un visage plus acceptable". Un visage plus acceptable mais une signature qui ne passe pas. Ajoutée à la décision du NYT de ne pas publier la couverture du dernier Charlie Hebdo, cette tribune est, selon l'auteure, '"un coup de couteau dans le dos pour la France, pour les victimes de Charlie Hebdo, pour les trois policiers tués et les quatre juifs assassinés dans l'épicerie casher". "Si le Times se sent obligé de publier Le Pen, qu'il publie aussi les caricatures de Charlie !", assène l'auteure.
Dans cette tribune, publiée en français et en anglais dimanche 18 janvier dans le quotidien américain, Le Pen estime que, ces dernières années, le pouvoir politique français a commis trois erreurs, "d'une importance cruciale". Premièrement, la libre circulation des personnes et des marchandises au sein de l'Union Européenne. Deuxièmement, l'immigration "massive, légale et clandestine qu'a connu notre pays depuis des décennies". Et troisièmement, la politique étrangère française qui, selon elle, "a erré ces dernières années de Charybde en Scylla" : "L’intervention de l’ancien président Nicolas Sarkozy en Libye, le soutien du président François Hollande à certains fondamentalistes en Syrie, les alliances nouées avec des régimes rentiers finançant les combattants du djihad comme le Qatar ou l’Arabie Saoudite sont autant de fautes qui ont plongé la nation dans de graves incohérences géopolitiques", développe-t-elle dans sa tribune.