Transparence : même Le Figaro étrille Copé

David Medioni - - 0 commentaires

Copé n'a pas convaincu les médias. C'est le moins que l'on puisse dire. Même Le Figaro se montre très critique sur les propositions du président de l'UMP. Revue de presse.

"Erreur tactique" dans une conférence de presse où "des mots parfois exagérés et des propositions qui traduisent plus une fébrile improvisation qu'une mûre réflexion". Ce ne sont pas les mots de Libération, mais ceux du Figaro sous la plume de son directeur adjoint, Yves Thréard. Et Thréard en rajoute une louche sur la proposition du président de l'UMP d'assujettir les patrons de presse aux même exigences de transparence que celles des politiques. "Hors de tout réflexe corporatiste, quelle entreprise privée peut accepter qu'on aille fouiller dans ses options stratégiques, ses choix comptables ?", écrit Thréard. "On a connu le président de l'UMP plus libéral, et plus soucieux de la défense de la liberté d'expression..." conclut le journaliste. Dans le même journal, Guillaume Tabard, estime que Copé "a réagi de manière solitaire et personnelle à une affaire qu'il voudrait pourtant transformer en mise en cause collective et politique".

L'édito de Thréard en Une du Figaropicto

Et Tabard d'ajouter que la stratégie de Copé n'est pas sans rappeler celle de Jérôme Cahuzac pour sa défense. "Avec la même stratégie : éluder le problème ou les accusations précises et invoquer des principes supérieurs et fédérateurs. Et le même maître mot : la transparence. En brandissant cet argument, Copé prend un risque", détaille Tabard.

Thréard et Tabard ne sont pas les seuls à étriller Jean-François Copé. Les Echos ne sont pas en reste. Retraçant le parcours de Copé depuis 2010 et son accession contre l'avis de Nicolas Sarkozy à la présidence du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Cécile Cornudet note que désormais le président de l'UMP est "un homme seul. Il n'a plus d'image, plus de popularité et plus d'amis". Dans la presse régionale, le son de cloche est le même : "il escamote les critiques, se caricature lui-même et propose une transparence - qui existe déjà" note ainsi par exemple Alain Dusart dans L'Est Républicain. "Jean-François Copé n'a, surtout, rien prouvé hier", constate Laurent Bodin dans L'Alsace. Car "on attendait une réponse. Autre chose qu'une posture facile de victime sur le thème archi éculé de la chasse à l'homme par les médias prédateurs", regrette Eric Dussart dans La Voix du Nord.

Plus attendues sont les réactions de Libération et de Franz-Olivier Giesbert, le directeur du Point. Ainsi Libération note qu'à l'UMP "un forcené réclame la transparence" tandis que l'éditorial fustige un "écran de fumée lancé hier en guise de contre-offensive ainsi que les attaques contre la presse sont aussi vains que dérisoires". Invité sur Europe 1, FOG a trouvé le président de l'UMP amusant. "On est très sereins on fait notre travail, on n’est pas parti dans une espèce de vendetta, s’il me traitre de Tartuffe, je me garderai de faire de même, simplement permettez-moi de sourire, parce qu’il est quand même un peu comique", a ainsi jugé FOG. Et d'ajouter : "on retourne dans le comique, puisque comme vous le savez sans doute, toutes les propositions de loi de transparence jusqu’à présent Copé a toujours voté contre. (...) Comme il monte une usine à gaz avec cette loi, qui ne verra vraisemblablement jamais le jour, comme ça il est sûr que les comptes sont enterrés. Il ne répond sur rien, il y a une espèce de grand discours de langue de bois" .

L'occasion de lire notre enquête sur la diversion de Copé.

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