Textile : des milliers de Bangladais perdent leur emploi
La rédaction - - 0 commentairesLa mort ou le chômage?
Près d'un an après l'effondrement de l'immeuble du Rena Plaza au Bangladesh, qui avait causé la mort de 1135 personnes en avril 2013 - et auquel nous avions consacré une émission - plusieurs milliers d'ouvriers du textile travaillant pour de grandes marques occidentales au Bangladesh ont perdu leur emploi à la suite de la fermeture de leur usine pour des raisons de sécurité. Une campagne d'inspection de la sécurité des usines textiles au Bangladesh a en effet été lancée à la mi-février, suite à la signature d'un accord, paraphé par le groupe espagnol Mango, le britannique Primark, l'italien Benetton, le suédois H&M et Adidas. La campagne doit se poursuivre jusqu'en septembre. |
Les inspecteurs ont ordonné l'évacuation de six étages de deux bâtiments occupés par les sociétés Softex, (un fabricant de pulls pour Auchan) et Fame Knitting après avoir découvert qu'ils présentaient des risques d'effondrement, rapporte Le Monde. 3500 ouvriers du site de Softex ont donc été renvoyés. "Je sais que ce qui se passe est injuste pour les ouvriers. Mais les inspecteurs m'ont dit que l'immeuble avait de graves problèmes de structure et nous a demandé d'évacuer les étages", a expliqué à l'AFP le patron de Softex, Rezwan Seilm. Fame Knitting, qui emploie de son côté 2 500 ouvriers, a également fermé quelques jours la semaine dernière.
Qui paye les chômeurs? Les représentants de syndicats de travailleurs accusent Softex et Fame de n'avoir pas indemnisé les ouvriers au chômage. Mais un syndicat patronal a estimé de son côté que c'était aux donneurs d'ordre, et donc aux marques occidentales de supporter une partie de ce coût. "Nous avons clairement dit aux sociétés que le travail pouvait continuer dans les autres étages", a rétorqué le chef de l'équipe des inspecteurs, Rob Wayss, auprès de l'AFP. Mais "nous leur avons demandé de renforcer les piliers de l'immeuble". Le Bangladesh est le deuxième fabricant mondial d'habillement, et ce secteur, qui pèse 16 milliards d'euros, est crucial pour son économie, rappelle l'AFP.
L'occasion de revoir notre émission sur l'effondrement de l'immeuble au Bangladesh.