Temps de parole : système "antidémocratique" (Chabot)

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Haro sur le décompte du temps de parole des politiques en période électorale.

Depuis le début de l'année, de nombreux journalistes dénoncent le système du temps de parole défini par le CSA. Cette semaine, alors que Dominique Souchier a claqué la porte d'Europe 1 pour s'être vu interdire d'inviter des politiques dans son émission, sa responsable, Arlette Chabot, critique à son tour les règles imposées par le CSA dans une interview au Point.fr.

Pour la directrice de l'information d'Europe 1, "ça devient impossible à gérer tant il y a de candidats. Donc, pour éviter la faute, on restreint la politique. Plus on approchera de l'élection, moins on fera de politique. On ne fait pas notre boulot. Ces règles sont obsolètes. Elles correspondent à une époque où l'opposition n'avait pas accès à la télévision et où il n'y avait que l'ORTF et deux stations périphériques". C'est d'autant plus compliqué à gérer que ces restrictions s'ajoutent à d'autres difficultés : "En période de campagne électorale, l'emploi du temps des candidats est surchargé, poursuit Chabot. Donc, même quand vous les invitez, ils ne peuvent pas toujours venir. Et tous n'ont pas de remplaçant équivalent. En dehors de Jean-Luc Mélenchon, par exemple, il n'y a pas grand monde pour le remplacer. Et avec ou sans lui, l'effet n'est pas le même, vous en conviendrez. En résumé, j'ose le dire, tout cela est antidémocratique !"

Avant Chabot, d'autres journalistes étaient déjà montés au créneau. Dans une tribune publiée début janvier dans Libération, Claude Sérillon avait dénoncé la mise "sous tutelle" de "la presse audiovisuelle", avec un système réduisant "la liberté d’expression à une comptabilité médiocre et perverse". Quelle alternative proposait-il ? "Je souhaite que cette obligation d’égalité de temps d’antenne se transforme en une obligation éthique, écrivait Sérillon. Les rédactions seront sous le jugement de leurs auditeurs ou téléspectateurs. La meilleure sanction est la chute d’audience, un désaveu démocratique."

Même combat pour Jean-Michel Aphatie. Fin janvier sur LCI,  il expliquait que pendant la période de stricte égalité de temps de parole des candidats, il était censé organiser "4 grands jurys sur RTL". Or, "partis comme on est, je suis incapable de les programmer. La réglementation pendant un mois va nous conduire à déprogrammer un espace politique hebdomadaire. C'est de la folie", s'était-il insurgé.

L'occasion de lire notre enquête sur les mystérieux calculs du temps de parole dans l'émission de Laurent Ruquier.

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