Taubira / singe : neuf mois ferme pour l'ex-candidate FN

Robin Andraca - - 0 commentaires


Anne-Sophie Leclère, ex-tête de liste FN aux municipales 2012 dans les Ardennes, a été condamnée à neuf mois de prison ferme par le tribunal de Cayenne suite à ses propos sur Christiane Taubira dans un reportage diffusé sur France 2 en octobre 2013. Sur Twitter, l'UMP et le FN crient à l'injustice. Le Syndicat de la Magistrature (SM), déjà critiqué par Nicolas Sarkozy la semaine dernière, est une nouvelle fois pointé du doigt.

Anne-Sophie Leclère avait publié sur sa page Facebook un montage photo mettant en vis à vis un singe et l'actuelle garde des sceaux. Face caméra, dans un reportage diffusé sur France 2 dans le magazineEnvoyé Spécial, elle avait assumé sa publication, ajoutant : "Je préfère la voir dans un arbre qu'au gouvernement".

Si vous l'aviez loupé à l'époque, voilà l'extrait en questionpicto

Le tribunal de Cayenne, saisi d'une plainte du mouvement guyanais Walwari, préfère visiblement voir Leclere en prison. L'accusée, tout comme le Front National, étaient absents et non représentés par un avocat. L’audience s’est donc déroulée sans débat contradictoire. La candidate, qui avait pris sa carte au FN en 2012, a été condamnée à neuf mois ferme assortis d'une amende de 50 000 euros. Le Front National a également été condamné à payer 30 000 euros d'amende.

Le parti de Marine Le Pen, qui avait exclu Leclère suite à cette polémique, a immédiatemment réagi en publiant un communiqué dans lequel il dénonce "des condamnations révoltantes" et un "guet-apens judiciaire".

Sur Twitter, les réactions à la condamnation de Leclère ne se sont pas faits attendre non plus.

Nadine Morano, engagée dans une autre procédure judiciare contre Guy Bedos, réclame que justice soit faite, à Nancy comme à Cayenne. Philippe Meunier, député UMP, s'interroge également sur Twitter : "9 mois de prison pour un montage photo condamnable. Pourquoi pas la peine de mort ? Ce jugement décrédibilise la lutte contre le racisme".

Dans son communiqué, le Front national demande également au premier président de la Cour d’appel de Cayenne la récusation de Stéphane Rémy, président du tribunal correctionnel, au motif de son appartenance au Syndicat de la Magistrature.

Le SM, orienté à gauche, est également dans le viseur de Nicolas Sarkozy. Le 2 juillet dernier, venu sur TF1 pour s'expliquer après sa mise en examen pour corruption, l'ancien président avait ouvertement mis en cause l'impartialité de la juge Claire Thépaut, en charge de son dossier :"Est-il normal qu'on choisisse(...)un magistrat qui appartient au Syndicat de la magistrature [...]dont l'obsession politique est de détruire la personne contre qui il doit instruire à charge et à décharge ?", s'était-il alors interrogé.

L'occasion de relire la chronique de Daniel Schneidermann publiée en octobre 2013, "Dans les tréfonds monstrueux du marinisme".

MAJ 16/07 à 15h05 : Selon Le Monde.fr, la condamnation du FN pourrait ne pas être légale. Le site s'appuie pour cela sur une décision récente de la Cour de cassation (fin 2013) : un syndicat, condamné conjointement avec l'un de ses militants pour un tract diffamatoire, avait obtenu gain de cause auprès de la plus haute juridication française. La raison ? Les personnes morales ne peuvent être poursuivies pour des infractions de presse. La décision du tribunal de grande instance de Cayenne pourrait donc être difficile à justifier. "Il faudrait par exemple que ce soit la direction du Front national qui ait directement commis l'infraction", explique Maître Berm dans l'article du Monde.fr.  

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