Tapie : un avocat nommé Mazerolle

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C'est surement à l'insu de son plein gré.

Interviewé sur France inter, Olivier Mazerolle, le nouveau patron de La Provence(quotidien dont Bernard Tapie est actionnaire) a confirmé que son journal traitait l'affaire Tapie uniquement en reprenant des dépêches AFP. "Ce qui vient de Paris est traité de cette manière là" dans le journal, se justifie Mazerolle avant de revendiquer la neutralité de La Provence dans cette affaire.

Chauffé à blanc par Pascale Clark, Mazerolle a alors listé toutes les informations favorables à Tapie qui n'ont pas été publiées dans La Provence, ni dans les autres quotidiens. Avocats de l'homme d'affaires, prenez des notes : "Est-ce que vous voyez souvent dans la presse que le tribunal administratif puis le Conseil d'Etat ont décidé que l'arbitrage était tout à fait justifié dans cette affaire ? Non, ça, vous ne le voyez pas beaucoup dans la presse. Est-ce que vous voyez dans la presse, par exemple, que Monsieur de Courson, qui proteste contre l'arbitrage (...) a voté pour l'arbitrage en estimant que l'arbitrage ne pouvait pas être susceptible d'appel ?", s'énerve Mazerolle.

Clark tente bien de l'interrompre, mais l'avocat-journaliste a un dernier argument pro-Tapie : "Est-ce que vous avez vu souvent dans la presse ces derniers jours que Le Crédit Lyonnais a récupéré une bonne partie du profit de la vente d'Adidas en recourant à des sociétés offshore et en masquant tout ça à Bernard Tapie ?"

Une plaidoirie censée démontrer la "neutralité" de Mazerolle ?picto

Sur le fond du dossier, les révélations continuent. Lundi 3 juin, Mediapart a souligné que l'arbitre Pierre Estoup, mis en examen pour "escroquerie en bande organisée", n'a "pas seulement caché avant l'arbitrage qu'il avait participé à d'autres jugements privés, aux côtés de l'avocat de Bernard Tapie (...) Il a aussi omis de révéler qu'il avait conduit des missions d'expertise rémunérées pour des dossiers concernant Bernard Tapie lui-même". De nouvelles informations rappelées hier soir sur France 2 par Laurent Mauduit, cofondateur de Mediapart et auteur des enquêtes du site sur cette affaire. Invité de Mots Croisés, le journaliste s'est interrogé sur le rôle de Sarkozy dans cette affaire, en rappelant que l'arbitrage n'était pas la seule bizarrerie du dossier.

L'Etat a notamment renoncé à réclamer 12 millions d'euros d'impôt sur le revenu de Bernard Tapie pour les années 1992 et 1993. Un "cadeau" qui aurait été négocié directement entre Bernard Tapie et Claude Guéant quand il était secrétaire général de l'Elysée (Mediapart avait publié un enregistrement accréditant cette thèse). Et sur le plateau de Mots Croisés, face à Henri Guaino, Laurent Mauduit n'a pas hésité à dire que l'ex-plume de Sarkozy s'était montré inquiet de l'intervention directe de Guéant sur ce dossier. "Si si, j'ai bonne mémoire de nos conversations", assure Mauduit.

pictoEmbarrassé, Guaino dément


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