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pierre.tavernier071-163035 pierre.tavernier071
Pour ceux qui s'intéressent à faire de la vraie critique médiatique :
https://www.thesun.co.uk/news/5744526/baby-rescued-syria-bombed-building-eastern-ghouta/
Et mon commentaire :
https://twitter.com/PierTavernier/status/971452708187181056
Bonus : un cas encore plus ridicule
https://twitter.com/Qoppa999/status/970689509754068993
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Gavroche 2
ça commence à bien faire l'acharnement sur "Le Média"!
Qu'il faille aller chercher des arguments dans les bonnes feuilles de l'ultra-gauche pour argumenter contre un nouveau confrère, on pourrait en rire s'il ne fallait en pleurer!!!
J'éprouve désormais quelque hésitation à pour suivre de mon attention les publications d'Arrêt sur Images et je pourrais bien l'interrompre définitivement bien que fidèle depuis la première heure...
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Julot Iglésias
C'est ce papier de Claude El Khal qui m'a décidé de m'abonner à Le Media.
En effet, il est le modèle exact de ce que j'attends de la presse : qu'il propose, dans un débat contradictoire, les deux volets de l'alternative.
Dès les premiers mots du commentaire d'El Khal, on sent qu'on va entendre autre chose que le discours habituel, totalement à sens unique. C'est évidemment cette différence qui fait dire que ce papier apparait comme pro Assad et pro Poutine, alors qu'il est totalement objectif, notamment en nous rappelant que toute guerre est atroce et que les civils sont les premières victimes.
On notera que curieusement (quoique...), les commentaires à charge de la presse main stream vont chercher dans l'histoire des atrocités commises par les nazis, oubliant les crimes de guerre et las atrocités commis par les alliés (notamment des bombardement d'objectifs civils faisant des centaines de milliers de victimes).
Ce qui est différent dans Le media (Claude El Khal le dit explicitement), c'est ce refus de principe de diviser les monde en Bons et Méchants. C'est cette chanson (que je chante à toutes occasions sur les forums d'@si) que j'aime entendre. et que j'aimerais entendre plus souvent dans les articles de notre site (auquel je viens de me réabonner après avoir hésité (pour la première fois depuis mon premier abonnement en 2008).
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Deeplo
@ Jacky Paul:
c'est exactement ça pour moi aussi. Mot pour mot. Le média doit être anéanti le plus rapidement possible car le format adopté, télé, 20h, grand public, fait frémir toute la presse aux ordres. Jusqu'à provoquer l'outing quasi facho ("bolchéviques", "mort aux faibles") d'un Schneidermann. Jusqu'à présent l'accès à l'info libre se cantonait au papier ou aux sites web et l'hystérie anti fake news anti complot suffisait à tenir à l'écart le grand nombre. Le média ouvre une brèche très dangereuse pour le pouvoir et ses petites mains. C'est d'ailleurs ce qui donne la patate à tant de gens qui ont choisi d'amplifier leur soutien: +1000 socios depuis le début de la curée Le Monde/Schneidermann/Joffrin, plus de millions d'euros de fonds collectés
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jacky Paul
Tout à fait d'accord avec Le Média qui tente de s'opposer à l'hystérie Anti-Assad avec bien sûr à l'arrière-plan une poutinophobie tout aussi hystérique. Ce qui frappe en effet dans les informations sur la Syrie c'est qu'elles sont martelées sans cesse quotidiennement, voire heure par heure dans les radios, toujours avec des sources "humanitaires" très vagues, alors que d'autres conflits tout aussi tragiques (Yémen, Irak, guerre turco-kurde entre autres etc...) ne font même pas l'objet d'une brève!!! C'est se moquer du monde! Mais peut-être que ces attaques concentrées sur Le Média sont surtout un prétexte pour discréditer un source d'infos enfin indépendantes et qui ne hurle pas avec la meute!!!
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Bellatrix
Désolée, cela n'a pas marché. Je n'ai pas réussi à insérer l'image de ce tweet de Henri Maler.
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Bellatrix
<blockquote class="embedly-card"><h4><a href="https://twitter.com/HMaler/status/970344741773733889">Henri Maler on Twitter</a></h4><p>Comprenne qui pourra, comprenne qui voudra pourquoi j'évoque ici et ce jour la dernière édition, datée de 2014, de ce livre consacré au journalisme par temps de guerre. Kosovo (1999), Afghanistan (2001), Irak (2003), Libye (2013) : et maintenant ?</p></blockquote>
<script async src="//cdn.embedly.com/widgets/platform.js" charset="UTF-8"></script> -
Deeplo
Daniel Schneidermann!
le site les crises fait votre boulot et décrypte avec rigueur et honnêteté intellectuelle la propagande à l'oeuvre concernant la Syrie. Il le fait parce que vous ne le faites pas, trop occupé à diffamer et insulter vos confrères du média.
https://www.les-crises.fr/couverture-mediatique-de-la-ghouta-ou-comment-faire-le-jeu-des-djihadistes/
Article de Olivier Berruyer - allez sur le site pour voir les images de guerre que Claude El Khal refuse d'utiliser:
Comme à chaque fois que les djihadistes (hors Daech) perdent du terrain en Syrie (interventions aériennes russes en 2015, libération d’Alep en 2016…), nous subissons une intense propagande médiatique visant à influencer l’opinion publique pour lui faire prendre parti dans la complexe guerre civile syrienne. Ce parti étant évidemment celui du Quai d’Orsay (administration noyautée par la pensée néoconservatrice) qui abonde quasi systématiquement dans le sens de la politique extérieure des États-Unis. Rien de bien nouveau, je vous renvoie à l’ouvrage central de Noam Chomsky : La fabrication du consentement.J’en profite également pour rappeler les principes de la propagande de guerre que l’historienne Anne Morelli a énoncés à partir des écrits durant la guerre de 1914 du député travailliste Arthur Ponsonby :
- Nous ne voulons pas la guerre.
- Le camp adverse est le seul responsable de la guerre.
- Le chef du camp adverse a le visage du diable (ou « l’affreux de service »).
- C’est une cause noble que nous défendons et non des intérêts particuliers.
- L’ennemi provoque sciemment des atrocités, et si nous commettons des bavures c’est involontairement.
- L’ennemi utilise des armes non autorisées.
- Nous subissons très peu de pertes, les pertes de l’ennemi sont énormes.
- Les artistes et intellectuels soutiennent notre cause.
- Notre cause a un caractère sacré.
- Ceux (et celles) qui mettent en doute notre propagande sont des traîtres.
On voit très facilement que la plupart de ces principes s’appliquent parfaitement à la guerre de communication livrée actuellement dans nos médias contre le gouvernement syrien (quoi qu’on pense de lui – et ici nous n’en pensons pas du bien) à propos de la bataille de la Ghouta. Mais nous reviendrons tout d’abord brièvement sur la bataille d’Alep.Sommaire :P.S. si vous manquez de temps, je vous recommande de lire au moins la partie 4/
1/ Des nouvelles d’Alep
Le climat actuel rappelle la fine subtilité, la grande probité et le sens de la nuance qui s’est fait ressentir durant la couverture médiatique de la reprise d’Alep fin 2016, comme ici :Le lecteur notera avec tristesse que, hélas, nous n’avons pas été submergés de témoignages d’Alep, un an après ; on signalera néanmoins cet article du grand quotidien libanais L’Orient-Le Jour qui a fait preuve d’un minimum d’honnêteté intellectuelle en décembre dernier (source) :En effet, désormais dans tour Alep, les chrétiens peuvent fêter Noël – ce qui n’était évidemment pas le cas dans le djihadistan qui s’était créé dans la partie orientale de la ville… Bien évidemment, cela donné lieu à des images utilisées par la propagande progouvernementale, mais qui restent intéressantes :
2/ La propagande de guerre autour du drame de la Ghouta
Les années passant et se ressemblant, nous retrouvons donc tous les ressorts de la propagande de guerre dans nos médias :On a aussi vu des images très violentes, qui posent question quant à la décence de leur utilisation, et à la propagande qu’elles servent (source) :Bien entendu, il n’est pas question ici de minorer les atroces souffrances du peuple syrien et des civils de la Ghouta en particulier (cela fait des années que nous dénonçons sur ce site les ingérences étrangères qui alimentent la guerre, et donc augmente le nombre de morts). Notre peine est immense, et notre solidarité avec le peuple syrien est totale.Nous développerons dans le prochain billet notre vision sur ce point. Nous nous concentrerons aujourd’hui seulement sur une certaine manière de traiter l’information, qui en voulant afficher les images terrifiantes d’innocentes victimes, alimente en réalité bien souvent le jeu des groupes djihadistes en Syrie.
3/ Éléments de langage de cette propagande de guerre
Classiquement, nous constatons que la masse des médias présente d’une manière univoque un élément particulier de l’immense tragédie syrienne, à savoir le drame de la Ghouta :Nous avons ici plusieurs importants éléments de langage de la propagande de guerre en Syrie.Le premier est de délégitimer le gouvernement syrien. Il n’a plus droit au titre de “gouvernement”, mais à celui de “régime”. Cela s’applique à la plupart des gouvernements que nos dirigeants n’apprécient pas. Chose amusante, vous noterez que plus ils en détestent un, moins le mot “gouvernement” est employé dans le traitement de l’information.Pourtant, si on peut imaginer la difficulté pour beaucoup d’utiliser le bon terme en raison de la charge émotionnelle évidente que cela implique, le gouvernement syrien reste toujours l’autorité reconnue internationalement, il a conservé son siège à l’ONU, et ses ambassadeurs dans beaucoup de pays.
Dépêche de l’agence de presse officielle chinoise
Article d’un des principaux quotidiens indiens
Le phénomène se passe évidemment à l’identique avec le Venezuela, la Corée du Nord, et, dans une moindre mesure, la Russie :A contrario, il y a toujours bien, généralement, un “gouvernement” en Chine, au Qatar ou en Arabie Saoudite :Ainsi, ne pas employer le mot “gouvernement” uniquement pour la Syrie, et continuer à l’employer pour la Chine ou l’Arabie, c’est donc déjà prendre parti, ce qui n’est pas le rôle de la presse.Le deuxième élément de langage est de légitimer au maximum les groupes armés combattant le gouvernement syrien. Et quand ce n’est pas possible, il s’agit alors, à tout le moins, de ne surtout pas les délégitimer. C’est pourquoi la presse utilisera le terme “rebelles”, quand ce ne sera pas “résistants” ; ils se garderont donc bien de citer de manière trop apparente ou trop fréquente les mots “djihadistes”, “salafistes”, “islamistes”, “Frères Musulmans” ou “al-Qaïda”. Nous y reviendrons ci-après.Le troisième élément va consister à parler essentiellement de “populations assiégées” par l’armée. Il s’agit ici de masquer au maximum les faits suivants :1/ il y a des soldats (islamistes) dans la Ghouta. Il s’agira pour les grands médias de ne presque jamais les montrer. L’accent est mis sur les morts civiles (chaque mort est bien évidemment profondément tragique), mais les médias éviteront en général de diffuser des images des combattants islamistes de la Ghouta. Bien entendu, il le feront de temps en temps, pour échapper à l’accusation de cacher la réalité, et de disposer de “preuves de leur bonne foi”. Mais l’important est que ceci n’aura nullement marqué l’esprit des lecteurs.Bien entendu, ils le feront de temps en temps, pour échapper à toute accusation de dissimulation la réalité, en disposant ainsi de “preuves de bonne foi”. Mais l’important est que ceci n’aura nullement marqué l’esprit des lecteurs, car comme on le sait, c’est par l’intensité d’une couverture médiatique, par la répétition, et l’omniprésence d’une information que le lecteur sera imprégné des données rapportées. Ainsi, faire un article ici et là, noyé dans un flot continu d’informations qui présentent une ligne bien différente, ne suffit pas pour affirmer que l’information à bel et bien été couverte.Il suffit de comparer la couverture médiatique des civils de la Ghouta avec ceux de Raqqa ou de Mossoul, dont les médias ont aussi parlé :Mais, en réalité, les médias en ont parlé beaucoup moins, avec moins d’intensité, et sans militantisme (qui a proposé de poursuivre le gouvernement irakien pour crimes de guerre ?).2/ ces soldats tirent régulièrement sur Damas, tuant de nombreux civils. Le fait que ces attaques aient lieu aussi fréquemment, tuant beaucoup de civils, sera au maximum caché. Pour illustrer la situation, voici quelques exemples du seul mois de novembre 2017 (attention, la source est l’édition française de l’agence de presse officielle syrienne Sana, d’où le terme de propagande “martyrs” – on prendra donc ceci avec une grande prudence, mais les tirs de roquettes répétés sont avérés – source) :Tous ces morts dans la zone gouvernementale de Damas (tout comme ceux dans la partie occidentale d’Alep) n’ont évidemment guère intéressé ni les médias ni nos belles âmes du Quartier latin.Je ne parle évidemment même pas de ce genre d’information :3/ il y a plus de deux ans, c’est en fait Damas qui était assiégée, en partie par les combattants de la Ghouta orientale. Ceci n’est resté dans l’esprit de personne, car cela ne faisait l’objet que de rares informations à l’époque. Bref, la situation sur le terrain s’est désormais totalement inversée ; la comparaison des deux traitements médiatiques doit donc être au maximum évitée… Je vous renvoie cependant sur ce témoignage poignant de 2015 (Source) :4/ dans sa propagande, le gouvernement syrien déclare qu’il réagit (et on peut évidemment critiquer la réaction) à des tirs de roquettes ciblant sa population civile, tirées depuis des zones tenues par des islamistes. On évitera donc soigneusement de voir fleurir dans les médias, là encore, toute comparaison avec les réactions de même nature d’autres gouvernements de la région… (Source)Évidemment, on n’imagine pas un journaliste parler du “Boucher de Tel-Aviv à la tête d’un régime d’extrême droite”. Il subirait dès lors, à raison, toutes les foudres médiatiques pour son manque de rigueur…
4/ Illustrations de propagande cartographique – Le Monde est à l’honneur
Illustrons donc cette problématique du siège, avec ces cartes d’origine AFP ; ici en janvier 2018 :et ici mi-février :Mais c’est Le Monde qui va, évidemment, le mieux illustrer le problème. Le 21 février, il a publié cette carte, dans la lignée de l’AFP :Mais, les évènements devenant encore plus graves, Le Monde a tenté de mieux expliquer la réalité.Ceci nous amène à Delphine Papin, Responsable du service Infographie-cartographie au Journal Le Monde. Elle s’était déjà illustrée sur Alep en 2016 (source) :Madame Papin a publié sur Twitter le 1er mars une carte, vraiment très bien faite, qui montre les différentes factions des groupes armés tenant la Ghouta (source) :Nous constatons que la présentation est très honnête : faites votre choix à la Ghouta entre les salafistes, les islamistes et les djihadistes d’al-Qaïda !Bien entendu, dire ceci pose un vrai problème, car on comprend que dans ces conditions les quelques démocrates défendant les Droits de l’Homme (et de la Femme) sont manifestement minoritaires et doivent se terrer pour ne pas avoir de lourds ennuis… Dès lors, on est moins tenté de “soutenir” inconditionnellement les rebelles face au gouvernement syrien. Voici d’ailleurs une autre partie du témoignage de 2015 (Source) :Bref, un moment de vie à la Ghouta…Mais revenons au Monde. Que fait alors un média mainstream quand les faits viennent contrarier sa propagande de guerre ? Eh bien il tord les faits dérangeants, ou plutôt, il les passe sous silence (un média professionnel de la propagande évitera toujours le pur mensonge, qui peut être assez risqué).Illustration : dans la carte précédente, la zone microscopique en bleu est tenue par Ahrar Al-Cham, et il est indiqué que son affiliation est… Ahrar Al-Cham, ce qui ne veut rien dire. C’est une petite erreur, qui a été corrigée, et publiée cette fois sur le compte Twitter du Service infographie et cartographie du Monde le 2 mars (source) :Ahrar Al-Cham est donc bien classé “salafiste”, ce qui boucle la boucle…Mais avez-vous noté comme le Monde ne s’est pas contenté de modifier l’affiliation de ce groupe ; il a également modifié autre chose qui a toute son importance :Eh oui, il en a profité au passage pour “dés-islamiser” Faylaq Al-Rahman, qui est devenu “neutre” ; et donc une bonne partie de la Ghouta semble désormais préservée des islamistes…Et donc le Monde a pu publier la seconde version carte dans l’édition papier datée du 3 mars :Le changement est assez logique, car le texte indique ceci :Ainsi, le groupe armé qui s’appelle “le Tout-Miséricordieux”, et abrite des “éléments proches des Frères Musulmans” (qui font passer Tariq Ramadan pour un joyeux drille) appartiendrait à “la branche modérée de la rébellion” et n’a “pas d’idéologie très marquée” (peut-être même qu’ils sont féministes, qui sait ?).L’opération de nettoyage de la légende est donc logique. Reste à savoir si ce groupe Faylaq Al-Rahman est vraiment islamiste ou pas.On peut demander son avis à l’Institut Tony Blair pour le changement global (source) :
“Faylaq al-Rahman, une faction armée islamiste qui adopte l’idéologie des Frères Musulmans“
On peut aussi demander à l’Institut pour l’étude de la guerre de Kimberly Kagan (source – notez que nous faisons vraiment dans le think tank mainstream) :Je ne traduis pas “Political Islamist”…Mais enfin, bon, quand j’ai un doute, je consulte Le Monde – et particulièrement cet article du 22 mars 2017 :
“Faylaq al-Rahman, une coalition de brigades à dominante islamiste“
Ainsi on constate ceci :Faylaq al-Rahmane : à raison, “Islamiste” le 1er mars, mais devenu “modéré” “sans idéologie” dans l’édition du 2 mars : la magie de la propagande du Monde…Enfin, petit bonus que ne verra pas le lecteur du Monde : cette dénonciation par ce site d’information de la torture l’été dernier de cet homme par des membres (modérés ?) de Faylaq al-Rahman, dont un a gravé son nom avec un couteau dans le dos du jeune homme (témoignage à prendre évidemment avec prudence dans ce contexte) :Mais ceci n’étonnera finalement que les personnes croyant en la fable des “rebelles modérés” que Le Monde tente une nouvelle fois de nous vendre, comme on l’a vu.Sur cet important sujet, nous laisserons donc la parole à Robert Baer, ancien chef de région de la CIA pour le Moyen-Orient (c’est lui qui a inspiré le film Syriana). Il déclarait ceci en septembre 2014 :
“Il n’y a pas de [rebelles] modérés en Syrie !” [Robert Baer, CNN, 09/2014]
Épilogue
Après ce grand moment de déontologie, d’honnêteté de l’information et de lutte contre la propagande islamiste, je ne résiste pas pour conclure à vous montrer le tweet de Delphine Papin qui suivait sa carte :Il est vrai que l’urgence au Monde, c’est de se moquer du Média, petit média citoyen.Qui a une énorme différence avec le Monde : il n’a pas de gros moyens (d’où cette petite erreur d’un point quelques centimètres trop bas) ; mais il est à noter que ces moyens ont été apportés par les lecteurs.Car si Le Monde était privé des subventions de l’État, des subventions des actionnaires milliardaires, et des subventions de Facebook et compagnie, il y a belle lurette que ce journal aurait rejoint ses prédécesseurs tels l’Aurore, le Matin ou le Temps, et madame Papin devrait prendre ses crayons de couleur et aller faire des piges ailleurs…À suivre…Olivier Berruyer
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Deeplo
Daniel Schneidermann!
Gérard Miller a fait votre boulot. Quand vous qualifiez via tweeter de "belle enquête" le tract glauque de Ariane Chemin, lui prend le recul nécessaire, utilise son cerveau, et livre une belle analyse de la faillite du journalisme que vous incarnez. Car cette dame fait comme vous: du procès d'intention, de l'accusation sans preuves, du bourrage de crane idéologique.
Respectez Miller, Chikirou et ceux qui ne pensent pas comme vous davantage, arrêtez d'insulter la terre entière, et profitez de votre temps pour vous instruire:
EDITO : UN TROUBLANT EXERCICE DE STYLE
A propos d’un article d’Ariane Chemin sur le Média
(Le Monde, 3 mars 2018)
Ariane Chemin est une journaliste que je connais bien. Nous ne sommes pas des amis, mais on discute de temps en temps, il nous est arrivé de déjeuner ensemble et quand l’un appelle l’autre sur son portable, l’autre répond aussitôt. Récemment encore, nous avons parlé de son métier, et comme la plupart de ses confrères qui ont le sentiment de faire honnêtement leur travail, Ariane trouvait fort injuste que les journalistes soient tellement décriés par nos concitoyens. Or il se trouve que le 1er mars dernier, dans le cadre de l’enquête qu’elle menait pour le Monde sur le Média dont je suis l’un des co-fondateurs, elle m’a téléphoné, me demandant de répondre à un certain nombre de ses questions, ce que j’ai fait longuement, sans en écarter aucune. Deux jours plus tard, je lisais son enquête qui me laissait — comment dire ? — perplexe.
Ne voulant pas que cette perplexité m’encombre, je vais en rendre compte ici, souhaitant que cela serve éventuellement à expliquer ce qu’il n’est pas toujours illégitime de reprocher aux journalistes : la dissimulation de leurs présupposés et de leurs partis pris sous le masque trompeur d’une objectivité proclamée.
Beaucoup d’entre nous ont déjà éprouvé ce sentiment étrange quand un article concerne des faits que l’on connaît personnellement. Très souvent, on y trouve un certain nombre d’imprécisions, de confusions, d’erreurs, et on se prend à penser que s’il en est de même pour tous les articles qui traitent de sujets qu’on ne connaît pas ou mal, ce ne serait guère rassurant. C’est assurément exagéré, mais en tout cas, dans l’article d’Ariane Chemin, je dois bien avouer n’avoir rien retrouvé de ce que j’ai vécu au Média et rien non plus de ce que je me suis efforcé de lui raconter pendant plus d’une heure. Pour ne pas infliger au lecteur la liste de tout ce qui cloche à mes yeux dans cet article et ne pas donner l’impression fâcheuse d’être un mauvais coucheur, voire un censeur, je me contenterai de prendre le début, les premières phrases, celles qui donnent le ton, créent l’ambiance et préparent psychologiquement le lecteur à adopter le point de vue spécieux de l’auteur. Car l’article d’Ariane Chemin est un modèle de ce qu’on pourrait appeler, en hommage à Raymond Queneau, un troublant exercice de style.
Ariane Chemin commence par quelques mots aussi précis qu’un constat d’huissier : « Montreuil, métro Robespierre, lundi 19 février, 9 heures du matin. » Jusque là, rien à dire. Encore que souligner dans un article la station de métro la plus proche de l’endroit dont on parle doit avoir une utilité. Pour ma part, si j’écrivais un article sur BFM, je ne commencerai pas par ces mots : « Paris, métro Porte de Versailles, lundi 19 février, 9 heures du matin. » Evidemment, l’avantage avec la station Robespierre, c’est qu’on peut imaginer par exemple la guillotine et ça tombe bien. Car de quoi s’agit-il tout de suite après ? De décrire justement une scène inquiétante, une scène de procès comme les robespierristes, assoiffés de vengeance et de sang, sont supposés en avoir eu le goût à leur époque.
Deuxième phrase : « La journaliste Aude Rossigneux a été convoquée la veille par un mail lapidaire. » Dès la deuxième phrase, pas d’hésitation, on comprend bien pourquoi le Média s’est installé à un jet de pierre de la station Robespierre : les mails qu’il envoie ne sont pas concis — ce qui est quand même le cas de bien des messages, textos et autres, que nous nous échangeons —, non, ils sont lapidaires, ce qui est déjà menaçant. Limite angoissant. On imagine le mail lapidaire en question : « Aude, descends à la station Robespierre, emprunte la rue Lénine, puis l’avenue Fidel Castro, et arrive jusqu’à nous. »
La troisième phrase vaut son pesant de cacahuètes : « Dans la cuisine du Média, au sous-sol des nouveaux locaux de la télé proche des « insoumis », le dos au réfrigérateur, elle cherche à comprendre l’objet de cette réunion un brin solennelle. » Ça, je ne l’aurais pas inventé : « le dos au réfrigérateur ». Aude s’est assise où elle a voulu, on est dans une cuisine, il y a un frigo, et la voilà… le dos au mur, pardon, « le dos au réfrigérateur ». Si elle voulait s’enfuir par là, impossible — elle est prisonnière ! Et comme un lapin pris dans les phares d’une voiture, « elle cherche à comprendre l’objet de cette réunion. » Bon, la rédaction du Média était en ébullition depuis des semaines, Aude était au centre de très vives tensions — il est difficile de croire qu’elle tombait ce jour-là des nues, mais peu importe. Pour paraphraser Hitchcock, « demander à un journaliste qui veut raconter une histoire à sa façon de tenir compte de la vraisemblance est aussi ridicule que de demander à un peintre figuratif de représenter la réalité avec exactitude. » Poursuivons donc notre lecture.
« De l’autre côté de la table en bois clair, trois hommes lui font face : le psychanalyste Gérard Miller, le réalisateur Henri Poulain, accompagné de son directeur de production et associé, Hervé Jacquet. » On n’est qu’à la quatrième phrase de l’article et j’espère que chacun apprécie le talent de l’auteur : l’angoisse est à son paroxysme, Ariane tient la scène. Aude est seule, alors que le nommé Henri est venu « accompagné » dont ne sait quelle âme damnée. Aude est seule, « le dos au réfrigérateur », alors que « trois hommes lui font face ». Aude est seule et, pétrifiée, « elle cherche à comprendre » ce qui se passe. Le grand Alfred, que je viens d’évoquer, appelait ça l’anticipation. Au cinéma, expliquait-il, un coup de fusil ne fait pas peur. Ce qui fiche la trouille au spectateur, c’est le fait de l’attendre. Et en moins de temps qu’il ne faut pour le lire, Ariane Chemin, en toute objectivité bien sûr, a fait le job : on sait de quel côté de la « table en bois clair » est le côté obscur de la force, on tremble, on s’attend au pire — il viendra.
Cinquième et sixième phrases : « A quelques tasses de café, enfin, la réalisatrice Anaïs Feuillette, compagne de M. Miller, et tout au bout, Sophia Chikirou. « Comment dire tout ça ? » commence la directrice générale de la chaîne, avant de passer la parole au psychanalyste. » Là, plus de doute, on vit la scène comme si on y était et on entrevoir l’incroyable dispositif mis en place, digne des procès en sorcellerie : face à l’innocence persécutée, Savonarole et ses deux assesseurs, et loin sur le côté (à gauche ou à droite, on ne nous le précise pas) deux femmes, dissimulées derrière des « tasses de café », deux femmes dont l’une, « tout au bout » (curieuse indication : derrière elle, il y a quoi ? la porte de l’enfer ?), dont l’une, « tout au bout » ouvre le bal en prononçant une sentence elliptique, quasiment codée : « Comment dire tout ça ? », avant de replonger dans l’ombre et de céder la parole à l’un des trois hommes.
Arrive la septième et dernière phrase de cette introduction si peu orientée : « L’ancien « mao » parle « d’embarras», de « mauvaise ambiance », de « quelque chose qui s’est mal emmanché », avant de lâcher : « Aude, on a en tête de te parler de la possibilité que tu quittes la rédaction ». Ah, c’était donc ça : on cherchait du côté de Florence (Savonarole), on était prêt à regarder vers Moscou (Vychinski), il fallait penser à Pékin (Mao). Un des trois hommes était un « ancien mao », reconverti donc dans les médias — tout un programme ! Bon, même dans la description peu flatteuse qui est faite de lui, le procureur rouge semble plutôt embêté et laisse même entendre qu’il s’agit pour Aude de quitter la rédaction, pas le Média, mais foin des nuances — Ariane Chemin peut être satisfaite, elle a produit son effet : en sept phrases, pas une de plus, son exercice de style atteint son but. Elle a décrit un « procès » (c’est le signifiant qu’elle n’hésitera pas à utiliser quelques lignes plus tard) et tout le reste de son article peut être à l’avenant. Partiel et partial, ne laissant entendre qu’un seul son de cloche et faisant le procès du Média tout en lui reprochant d’avoir fait celui d’Aude.
Allez, je tire ici le rideau. Mais j’ajouterai encore une chose : cette scène mensongère et blessante par laquelle la journaliste-romancière a ouvert son papier, j’y étais — on l’aura deviné, pas elle. Comme Fabrice à Waterloo je n’y ai peut-être pas tout vu, mais je peux en tout cas affirmer que la description d’Ariane Chemin est absolument fausse. Comme elle n’a jamais parlé ni avec Anaïs, Henri, Hervé et Sophia (ont-ils eu tort de se méfier d’elle ?), et que je sais ne lui avoir rien dit qui puisse corroborer ses propos, ou elle a inventé ce qu’elle a décrit, ou elle a repris à son compte, sans recul, sans contre-champ, la description que lui en a faite la sixième personne présente, Aude Rossigneux. C’était tout à fait son droit, bien évidemment, et je ne saurais le lui reprocher.
Mais alors, une question : est-ce qu’il n’aurait pas été préférable qu’elle prévienne ses lecteurs de son incroyable parti-pris ? Oh, pas grand chose, juste quelques mots, en petits caractères : « Attention, je vous ai décrit une scène à laquelle je n’ai jamais assisté, mais en faisant comme si j’y étais, et ce pour les besoins de ma démonstration. Je tiens à préciser que cinq sur six des participants présents l’ont vécue tout à fait autrement, mais je m’en fous, car je suis convaincue que j’ai raison et qu’eux ont tort. D’ailleurs, tout mon article est du même acabit. J’enquête, mais au final je juge autrui à mon aune, je n’entends que je veux écouter et je n’écoute que ce qui me convient. Subjectif mon article? Je l’assume. Honnête ? Je vous laisse juge.»
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jean.jordan-162716 jean.jordan
El Khal a entièrement raison !
non pas au sujet des " images " ; ce sujet est vraiment secondaire , car des images on en a ad nauseam !
Mais au sujet de l'absence de vérification possible et du renvoi dos à dos des belligérants .
Il faut lui apporter notre soutien : ce qu'il a dit est d'une honnêteté rare et même si je suis une lectrice régulière d Lundi Matin , je ne puis que désapprouver leur analyse totalement manichéenne et moutonnière , reprenant tous les tics de langage du NPA à Fabius .
je n'ai pas encore écouté laémission de F.Culture à ce sujet , pour ne pas être influencée ; ( et je en suis pas " socio " du Média ! )
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Al1
Propagande de Guerre, festival de médias mensonges et complot ?
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Nemo
Est-ce qu'il n'y aurait pas là un bon sujet d'émission sur ASI ? Je remercie, au passage, la personne pour le lien sur l'émission de France Culture qui donne bien la mesure du débat.
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absolument
"Mais toutes les images diffusées par l'AFP sont "vérifiées et authentifiées", assure-t-il, via leurs métadonnées, indiquant l'heure précise à laquelle elles ont été prises et avec quel matériel, et (..)"
L'examen des métadonnées permet juste de détecter des faux grossiers et minables. C'est à dire, quand les données ne correspondent pas à ce qui est attendu. Or c'est parfaitement falsifiable et à portée de tous (il suffit de s'en soucier).
Je ne dis pas que ces images sont fausse, mais si les métadonnées permettent de détecter certains faux (pas tous), en aucun cas ça n'atteste ou vérifie le vrai.
Le seul procédé c'est la confiance avec le reporter et la sécurité de ses échanges avec l'agence.
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Bellatrix
Claude Elkhal s'explique sur France Culture.
J'admire beaucoup cette journaliste de FC, qui s'est déjà illustrée à d'autres occasions. Sa façon de conclure est tout à fait remarquable.
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paulovaz
Convergence des doutes!
http://www.lefigaro.fr/international/2018/03/01/01003-20180301ARTFIG00168-syrie-qui-sont-les-rebelles-dans-la-ghouta-orientale.php
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evemarie
Entretien d'Aude Lancelin aimé ici avant son embauche au Media, super entretiens ou une adulte n'accepte pas toute le questions surtout celles qui sont scolaire, infantilisante, serait temps que les mâles en face autant.Elle est d'une vérité courageuse , qu'aucun mâle ne peut égaler. https://youtu.be/iBqDp_pSTxc
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Deeplo
Claude Elkhal dit exactement ce que ce site expliquait il y a peu:
https://beta.arretsurimages.net/articles/sans-journalistes-sur-place-dou-viennent-les-infos-sur-alep
https://beta.arretsurimages.net/articles/alep-deux-veterans-du-journalisme-francais-critiquent-lunanimisme-mediatique
Pourquoi aujourd'hui ASI se fait procureur? Pourquoi Schneidermann crache sur les insoumis et le média en même temps, pratiquant l'amalgame? Quel festival...
Celui qui dit attention on vous manipule se fait lyncher. Après 50 ans d'horreurs US en Amérique latine, au Vietnam, en Corée, en Irak, en Libye, et maintenant en Syrie? Toutes couvertes par la presse aux ordres, toutes ayant été masquées.
Tout mon soutien à Claude Elkhal qui recherche la vérité au delà des postures bobo et des partis pris idéologiques.
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Bruno Jetin
Pourquoi utiliser des qualificatifs comme "ultra gauche"? C'est stigmatisant et c'est le même vocabulaire utilisé par la police et la justice pour justifier les accusations contre le groupe dit de Tarnac. Inutile, dans un article par ailleurs intéressant.
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pierre.tavernier071-163035 pierre.tavernier071
Un autre témoignage de Pierre Le Corf
https://www.youtube.com/watch?v=x1R4psyTgE4