Syrie et armes chimiques : à chaque média son scoop

Laure Daussy - - 0 commentaires


Les journalistes du

Monde ne sont pas les seulsà avoir enquêté sur l'emploi des armes chimiques en Syrie. Canal+ et le JDD ce week-end, avaient aussi leurs "scoops". La semaine dernière, TF1 avait aussi ses images exclusives sur le même thème. Libé avait ouvert la voix, mi-mai.

Dans les différents reportages sur les armes chimiques employées en Syrie, ce sont souvent les mêmes lieux et les mêmes victimes qui sont interviewées. Dans le Supplément sur Canal, ce dimanche, les journalistes se rendent dans un hopital à Afrin, dans lequel un médecin témoigne de l'hospitalisation le 13 avril de victimes d'un bombardement à l'arme chimique. Les journalistes ont obtenu les mêmes images que celles diffusées sur le site de Libé, le 9 mai. Nous l'évoquions dans notre émission. Des images tournées par le personnel de l'hôpital d'Afrin, où l'on voit plusieurs personnes qui expectorent de la salive par le nez et la bouche.

Les journalistes de Canal ont retrouvé les victimes filmées dans la vidéo, qui habitent le quartier kurde de Cheikh Maqsoud, à Alep. Mais arrivée sur place, l'équipe de Canal constate que les victimes ne veulent pas s'exprimer devant les caméras. Un rebelle, chef de groupe à Alep se plaint que les journalistes ne s'intéressent à eux que lorsqu'il est question de bombes chimiques. L'équipe de Canal a pu se procurer aussi une autre vidéo de cette même attaque, où l'on découvre la même famille, avant son transport à l'hôpital et l'image d'une femme et de deux enfants, décédés des suites du bombardement.

Le JDD mentionne de son côté une autre attaque chimique le 19 mars, sur le village de Khan Al-assal, près d'Alep. "Plus de 25 victimes, mortes suite à des symptômes de contamination par un agent neurotoxique: vomissements, pupilles contractées, difficultés respiratoires", précise le JDD. Le journal mentionne aussi une autre attaque, à Saraqeb, le 29 avril. "Vers 17 heures ce jour-là, huit personnes arrivent à l'un des hôpitaux. Deux sont presque inconscientes, pupilles contractées, comme les autres, elles vomissent, bavent de la mousse blanche, ont des difficultés respiratoires". Un témoin, chargé de la sécurité de l'établissement, explique avoir lui aussi connu les mêmes symptomes après s'être occupé des victimes. Le journal mentionne la mort de Maryam Khatib, une femme de 50 ans qui vivait dans la maison bombardée. Selon les informations du JDD, "les analyses de sang effectuées par les Turcs sur Maryam Khatib révéleraient la présence, entre autres, de polypropylène et d'hydroxypiridine, des substances chimiques utilisées dans des emballages alimentaires, du tissu d'ameublement ou des produits de teinture", précise le journal.

TF1 s'est intéressé à la même attaque, à Saraqeb, avec un reportage diffusé dès le 27 mai au soir, jour de la publication du scoop du Monde. Les journalistes mentionnent également la mort de la mère de famille qui vivait dans la maison bombardée, Maryam Khatib. Ils ont obtenu d'autres images encore, tournées par le personnel de l'hôpital où l'on voit des gens pris de tremblement et de vomissements.

Signalons aussi un reportage de Frédéric Helbert pour Paris Match dès mars dernier, recueillant le témoignage d'un médecin au Liban qui a soigné des patients qu'il estime touchés par des armes chimiques.

Retrouvez notre dossier spécial sur la Syrie, et l'article de Sébastien Rochat sur le scoop du Monde.

Lire sur arretsurimages.net.