Sur Twitter, les "robots humains" de Hollande (Slate)
La rédaction - - Nouveaux medias - 0 commentairesFrançois Hollande peut désormais se servir du compte twitter de ses militants pour répandre ses déclarations sur le réseau,
raconte Slate.fr. Sur son blog de campagne, le candidat à la primaire socialiste propose à ses fans de souscrire à une application l'autorisant à "retwitter" ses propres tweets, via leur compte et donc, en leur nom.
Grâce à l'application disponible sur son site, François Hollande a la possibilité de se composer une petite armée de porte-parole sur Twitter. Inonder le réseau de sa parole devient facile: une seule phrase du candidat à la primaire socialiste peut se retrouver retwittée et démultipliée. Pour cela, les militants doivent s'inscrire sur le blog de campagne du candidat. Ils cèdent alors le droit à son équipe de mener une campagne virale sur Twitter en relayant un même message sur autant de comptes affiliés.
Le résultat d'une souscription à ce système est décrit par Slate qui a observé les échanges sur Twitter, à la fin du deuxième débat entre les candidats à la primaire socialiste. "Quelques minutes après la fin du deuxième débat entre les candidats de la primaires citoyenne, le mot-clé «fhollande» s'emballe sur Twitter. Plusieurs centaines de tweets similaires sont postés quasiment en même temps." Un effet de masse dans lequel le militant "laisse les clés de son compte twitter", comme le suggérait déjà un blogueur sur le Plus du Nouvel Obs. Pour Slate, François Hollande devient alors "un vulgaire marchand de viagra" puisqu'il "se lance donc dans le spam." "Le porte-à-porte numérique, travail artisanal que pourrait encourager Twitter devient un travail d'usine, dans lequel le militant est censé endosser toutes les prises de parole de son candidat préféré sans pouvoir les valider au préalable", regrette le site d'information, qui pointe l'obligation d'accepter des conditions d'utilisation avant de pouvoir les consulter. Bien que la souscription ne laisse pas l'accès aux mots de passe et messages privés, Slate s'interroge sur cette "armée de robots humains" et sur leur devenir après la campagne des primaires, puisqu'il est compliqué de se désinscrire de cette opération. "Si Hollande parvient à l'Elysée, deviendront-ils la voie officielle du pouvoir, retweetant cette fois le compte @elysee? Et si Hollande venait à perdre, les robots insulteront-ils Martine Aubry un soir de beuverie du webmaster?", ironise l'article. Qui conclut en rappelant une réflexion du directeur de la campagne de Hollande: "Est-ce qu'à un moment il n'y a pas un côté gadget, un risque de déprésidentialisation? La frontière est étroite entre l'intimité partagée et le franc ridicule." |