Suicides /environnement : silence effarant (blog Lemonde.fr)

Le nombre important de suicides au ministère de l'Environnement, révélé par L'Humanité le 21 septembre, n'a pas suscité de réactions, note un journaliste du Monde sur son blog.

"On se suicide aussi au ministère", titrait en Une L'Humanité le 21 septembre dernier. Le journaliste Olivier Mayer expliquait que les services de l'équipement, sous tutelle du ministère de l'Ecologie, avaient connu ces dernières années un nombre important de suicides."Chez les agents de l’équipement et de l’environnement, le nombre de tentatives de suicide par an serait de 150 à 250 et le nombre de décès par suicide serait de 15 à 25! Le rapport indique que le taux annuel de suicides parmi les agents du ministère serait de 25/100 000, sensiblement supérieur à celui de la population française en général", écrivait L'Humanité.Et poursuivait : "Ces chiffres sont hélas corroborés par des enquêtes récentes. En 2006, 18 décès par suicide d’agents du ministère sont recensés. La CGT fait état de 67 décès par suicide depuis 2004, dont 26 en 2008 et 11 depuis le 1er janvier 2009".

Le journaliste Eric Azan s'étonne, sur son blog "Veilleur de jour" du peu de reprises qu'a suscité cette information. "Mais le plus effarant, n’est-ce pas ce silence qui entoure cet article ?", écrit Azan. Le jour même pourtant, l'article avait été cité dans plusieurs revues de presse (comme le notait alors @si).

"Mais à part ça, le black-out. Rien sur l’AFP qui pourtant tient à jour le décompte minutieux des suicides à France Télécom et dans les prisons françaises. Pas la moindre dépêche. Enfin, si, ces quelques lignes dans la revue de presse (dépêche du 21 septembre, à 04h44) : « Sur un autre registre, L’Humanité souligne que l’on se suicide aussi au ministère. Le quotidien communiste cite un rapport interne au ministère de l’Ecologie qui évalue de “15 à 25 par an les suicides chez les agents de l’équipement.» Et, même si la “Une” pétante de l’Huma est immanquable, si l’AFP n’en parle pas, c’est comme si l’évènement n’existait pas. Et du côté du ministère, silence radio. Même pas un démenti circonstancié, du genre :«Ce rapport est une rumeur. Non seulement il n’existe pas mais il est faux. Les suicides dont il parle ne sont pas avérés. Ils sont eux-mêmes des rumeurs» Evidemment, on ne peut réagir à quelque chose qui n’existe pas. Et le plus curieux dans tout cela : même L’Humanité ne parle plus de son scoop."

Le journaliste de L'Humanité est venu évoquer son article sur le plateau d'arrêt sur images le 25 septembre dernier.Pour revoir notre émission, c'est ici.