Sondages : de l'importance de la marge d'erreur (Mercier)

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Sur son blog, Arnaud Mercier, professeur en information-communication à l'université Paris 2, milite pour que les médias donnent systématiquement les marges d'erreur des sondages qu'ils commentent. En prenant l'exemple de ceux publiés ces derniers jours, donnant Macron et Le Pen loin devant Mélenchon et Fillon.

De l'importance des marges. Dans un billet publié le 10 avril, repris sur Slate, Arnaud Mercier, professeur en information-communication à l'université Panthéon-Assas, estime que les marges d'erreur, aussi appelées "intervalles de confiance", ne sont pas assez mises en avant dans les sondages commentés par les médias. "La perception qu’on peut avoir des intentions de vote change beaucoup d’une présentation à l’autre", écrit-il, en prenant pour exemple quatre sondages récents, qui testent Le Pen, Macron, Fillon et Mélenchon au premier tour de l'élection présidentielle, le 7 avril prochain.

Dans ces différents sondages, Mercier estime que "la présentation classique des résultats, en ne prenant en compte que la moyenne du score obtenu, comme le font ordinairement les médias, ne laisse apparaître aucune incertitude particulière". Chez Opinion Way, IFOP, BVA POP ou Ipsos, Macron et Le Pen semblent en effet faire la course en tête, loin devant Mélenchon et Fillon.

Présentation "classique" par BFMTV du premier sondage où Mélenchon passe devant Fillon

Mais si l'on prend en compte la marge d'erreur, ce qu'a fait Mercier sur son blog, en calculant à chaque fois la fourchette hausse et basse de chaque candidat, les résultats laissent apparaître une réalité bien plus nuancée.

"On voit que dans deux sondages sur quatre des situations de bascule de l’ordre des candidats ne sont plus impossibles. Pour le dire avec plus de prudence encore : la probabilité que des candidats qui semblent irrémédiablement en retard arrivent quand même à dépasser celui placé devant eux, est non nulle", commente Mercier. En effet, dans le BVA POP 2017 du 8 avril, le score de Macron et de Le Pen, dans leur fourchette la plus basse, est inférieur à la fourchette la plus haute de Mélenchon et de Fillon.

"En fonction de la visualisation des données et du recours ou non aux intervalles de confiance, la perception des potentialités de résultats électoraux n’est donc pas du tout la même", écrit le professeur en information-communication. Qui conclut ainsi son billet : "Dans un tel climat de confusion, une seule conclusion s'impose comme une évidence : ne pas déterminer son geste électoral en faveur d'un des quatre favoris en fonction de sondages qui laisseraient croire à un scénario inéluctable".

L'occasion de lire notre article : "Et Mélenchon accédera au second tour... des sondages"

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