Sondages 2012 : tester Mélenchon et Villepin ? (Marianne2)
La rédaction - - 0 commentairesMarianne2 a décortiqué les sondages d'intentions de vote à la présidentielle de 2012. Et ils démontrent que les résultats dépendent significativement de l'offre de candidats proposée aux sondés.
Le site a analysé les résultats de deux instituts : CSA et Ifop. Et remarque que CSA est bien plus attaché aux écuries politiques "traditionnelles" : ainsi, un sondage effectué les 7 et 8 juillet 2010 proposait le nom de Marie-George Buffet alors qu'elle avait quitté la tête du Parti communiste depuis le 20 juin. Interrogé par Marianne, Jean-Daniel Lévy, directeur du service politique de CSA, assume "tester les responsables de formation politiques susceptibles d'être candidats". D'ailleurs, Marie-George Buffet mise à part, on ne trouve quasiment que des leaders de partis : sont ainsi proposées les candidatures d'Olivier Besancenot, de Martine Aubry, Cécile Duflot, et même d'Hervé Morin. Seules Nathalie Artaud, porte-parole de Lutte ouvrière et Marine Le Pen, Vice-Présidente du FN, citées dans le sondage, ne sont pas chefs de parti. Mais au sein le leurs partis respectifs, ce sont les personnalités qui accaparent l'espace médiatique.
Or, c'est justement cet espace médiatique qui n'est pas pris en compte par CSA, alors qu'il l'est par l'Ifop et BVA. Est par exemple questionné le choix de Mélenchon : leader d'une formation politique neuve, c'est la figure médiatique du Front de gauche depuis le retrait de Marie-George Buffet. Or, il n'est pas testé. Jean-Daniel Lévy ne justifie que mal ce choix : "je ne dis pas qu'il ne sera jamais mesuré mais est-ce qu'il faut prendre fait et cause que c'est désormais Mélenchon qui représente la gauche ?", ajoutant que les "listes évoluent". Marianne s'interroge alors : "Mais est-ce une raison pour ne pas tester un candidat putatif ?"
Une enquête Ifop, réalisée les 8 et 9 juillet, teste d'ailleurs les candidatures Mélenchon, Villepin et Dupont-Aignan. Les deux premiers recueillent des scores non négligeables, évalués à 5 et 10%, alors que la proportion de sondés qui voteraient pour Buffet était de 2,5% dans le sondage CSA. Marianne fait d'ailleurs remarquer que les scores des deux candidats principaux, à savoir Aubry et Sarkozy, étaient sensiblement plus faibles dans le sondage Ifop (26% chacun) que dans l'enquête CSA (30 et 31%). Et Marianne de conclure : "Comme quoi la tradition reste l'alliée de ceux que l'on appelle les partis de gouvernement."
Mais Marianne n'est pas le premier à s'intéresser à la fabrication des sondages, et à son influence sur les résultats finaux : @si l'avait fait ici.