Soirée libertine dans un collège : la presse belge gênée

Gilles Klein - - 0 commentaires

Jeux sexuels entre élèves mineurs consentants dans un collège belge. Scandale, le collège est prestigieux, le fils d'une ministre serait impliqué. Dans cette affaire qui implique une demi-douzaine de garçons et une adolescente, la presse belge marche sur des oeufs.

L'affaire, qui s'est déroulée en janvier, n'a été signalée que samedi 3 mai par Sud Presse et ensuite reprise par le reste de la presse belge, avec beaucoup de précautions.

"Le 24 janvier dernier à Libramont lors d'une retraite spirituelle des élèves du prestigieux Collège Saint-Michel de Bruxelles, cinq garçons de quatrième année avaient pris part à un rapport sexuel collectif avec une élève de 15 ans qui, selon leurs dires, était parfaitement consentante. Mais la jeune femme n'ayant pas atteint la majorité sexuelle, le procureur a décidé d'ouvrir une enquête."

L'histoire est compliquée par le fait que le fils de la ministre de l'intérieur, Joelle Milquet, serait impliqué. Par ailleurs la ministre aurait, de manière anonyme, dans la presse, accusé la jeune fille d'être responsable des faits,

La Libre évoque l'affaire sur son site et conclut ainsi : "La loi et notre éthique journalistique nous imposent de protéger l'identité des mineurs concernés, c'est pourquoi nous fermons cet article aux commentaires."

"Le fils d'un ministre fédéral impliqué dans le scandale sexuel à Saint-Michel" Le site d'information 7 sur 7 évoque lui aussi la situation, dit connaître le nom du ministre concerné mais se dit bloqué par la loi pour le nommer : "Le nom du ministre et de son fils sont connus de notre rédaction, de même que celui de la jeune fille. La loi nous interdit cependant de fournir la moindre information susceptible de mener à l’identification des mineurs."

7 sur 7 ajoute : "Notre rédaction respecte la loi, bien qu’en ce qui concerne ce cas, il existe des suspicions que le ministre ait usé de son pouvoir pour étouffer les faits. Selon Het Laatste Nieuws, le ministre aurait déclaré de façon anonyme lors d’une interview à un journal francophone que la jeune fille était nymphomane et qu’elle était à l’origine des rapports sexuels en groupe. Le ministre aurait de cette façon minimisé le rôle des jeunes garçons concernés et se serait également opposé à la mesure d’exclusion prise par l’école."

7 sur 7 évoque la position délicate du membre du gouvernement concerné : "Les parents de la jeune fille envisagent désormais de porter plainte au pénal à l’encontre des jeunes hommes, ce qui pourrait mener l’affaire devant le tribunal de la jeunesse. La jeune fille étant âgée de moins de seize ans, toute relation sexuelle qu’elle aurait entretenue est dès lors considérée au sens de la justice comme une atteinte à la pudeur. Cela devra se confirmer plus tard mais dès lors, l’interview donnée par le ministre pourrait être considérée comme une tentative d’influence de la justice et une violation de la séparation des pouvoirs. Bien que l’affaire relève d’une question d’intérêt public, l’intérêt du mineur prime, ce qui nous oblige à taire le nom du ministre."

"Selon Het Laatste Nieuws, «[la ministre] aurait donné une interview anonyme dans laquelle elle aurait exprimé de lourdes critiques à propos de la fille [qui a participé à la soirée libertine]», évoquant une «nymphomane» et une «dérangée» et laissant entendre que sa tenue légère montrait des intentions lubriques" résume un chroniqueur sur son blog, en ajoutant que "la ministre aurait fait pression sur certains journalistes pour que son nom ne soit pas cité."

Lire sur arretsurimages.net.