Slate.fr : Rothschild majoritaires (Libération)

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Slate.fr renfloué par une grande fortune.

C'est le quotidien Libération qui a annoncé la nouvelle, jeudi 17 août : le site d'information en ligne Slate, déclinaison du pure player américain du même nom, est désormais majoritairement détenu par Ariane et Benjamin de Rothschild. Le couple était déjà le principal actionnaire du média, et "en a pris le contrôle à la faveur d'une augmentation de capital réalisée le 30 juin", dévoile Libé. L'information a été confirmée par le président de Slate, Jean-Marie Colombani.

Ariane et Benjamin de Rothschild, à la tête de la banque privée suisse Edmond de Rothschild, ont investi 1,15 millions d'euros dans la société éditrice du média, par l'intermédiaire d'une société personnelle, Cattleya Finance, distincte de leur banque et domiciliée au Luxembourg. Selon Libé, ils devraient apporter "un million d’euros supplémentaire dans les dix-huit mois à venir, par le biais de deux autres recapitalisations". Le couple, basé en Suisse, ne doit cependant pas être confondu avec la banque d'affaire Rothschild & Cie, dirigée à Paris par David de Rothschild. Les deux groupes sont en effet distincts, et les deux cousins se disputent notamment depuis 2015 l'utilisation de leur patronyme, comme le rapportait en mars 2015 un article de Challenges.

Depuis sa création en 2009, le site n'a jamais été bénéficiaire selon Libération. Et l'arrivée d'Ariane et Benjamin de Rothschild pour "sauver" Slate.fr ne se fait pas sans dommages collatéraux. Une partie des journalistes a décidé de quitter la rédaction, dont la rédactrice en chef Charlotte Pudlowski. Elle a notamment souhaité sur Twitter "le meilleur" à Christophe Carron, son remplaçant et ex-rédacteur en chef du Grand Journal. La société accueille aussi un nouveau directeur général, Marc Sillam, "proche des Rotschild".

Une nouvelle ligne éditoriale devrait venir chambouler le fonctionnement habituel du média. Désormais, "les journalistes salariés n'écriront plus, ils éditeront les articles qui seront commandés à des pigistes" a confié à Libé un membre de la rédaction. Une autre source interne a déclaré au quotidien que "le but est de ramener les effectifs de la rédaction de douze à sept personnes". Il a ajouté que Slate"ne publieraplus d’articles courts, seulement des longs papiers, dans un genre très magazine".

(Par Clément Boutin)

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