Sites de presse : vers une prolongation de l'opération anti-adblockers
Vincent Coquaz - - Nouveaux medias - 0 commentairesUn "premier bilan positif", selon les éditeurs.
La semaine du 21 mars, des sites de presse (comme Le Monde, Le Figaro ou Le Parisien) s’étaient organisés pour lutter contre l’utilisation en constante augmentation des bloqueurs de publicité en ligne, comme Adblock Plus. Une action d'une semaine, coordonnée par le syndicat des éditeurs de contenus en ligne, mais dans laquelle chaque site avait choisi une stratégie bien à lui, entre blocage pur et dur et messages "pédagogiques" (comme @si vous l’expliquait ici).
Résultat ? "Entre 10 et 20% des lecteurs équipés de bloqueur de publicité l’ont désactivé sur les sites d’information ayant participé à la campagne de sensibilisation", rapportait hier Le Figaro dans son édition papier. Pour le site du quotidien, le taux est par exemple de 17% avec "300 000 internautes qui ont accepté de désactiver leur bloqueur de publicité" pour accéder aux articles qui étaient sinon floutés. Aucun chiffre n’est toutefois donné sur la perte d’audience qu’a pu entraîner l’opération. Sachant que 30% des lecteurs de sites de presse environ utilisent un bloqueur de publicité, les médias qui empêchaient l’accès aux contenus ont perdu en moyenne entre 80 et 90% de cette audience (soit 25% de leur audience globale) puisque seule une minorité d’utilisateurs a choisi de désactiver Adblock Plus ou uBlock Origin.
Les chiffres restent toutefois très variables d’un site à l’autre, sans que la méthode (blocage ou message pédagogique) ne soit le facteur déterminant. Ainsi, Le Parisien et L’Equipe, qui avaient tous les deux opté pour un blocage complet des articles pour les utilisateurs de bloqueur ont obtenu des résultats très différents : du côté du quotidien sportif, 55% des lecteurs qui bloquaient la publicité ont changé d’avis, contre seulement 17% pour Le Parisien. Comment expliquer une telle différence ? "Il est plus facile de se faire passer en liste blanche lorsque l’on est un incontournable sur son secteur, comme ici l’info sportive", explique un éditeur au Figaro.
Mais même sur les sites où le taux de "déblocage" reste faible, "les éditeurs ont l’intention de renouveler l’expérience" assure Le Figaro. Exemple avec Le Parisien, qui réactivera "le blocage dès que possible, avec une nouvelle solution technique". En contrepartie, "plusieurs" éditeurs (donc pas tous), "ont banni les réclames recouvrant tout le texte de leurs articles", précise Le Figaro, sans qu’on sache si le site du quotidien est concerné par la mesure.
L’occasion de voir notre émission sur la "guerre de la pub" : Pub en ligne : "Il faut bien que les journalistes bouffent"