Séries d'été de la presse française : le New York Times ironise
David Medioni - - 0 commentairesDans un billet de blog, un journaliste du
New York Times se moque gentiment de la presse française et de ses séries d'été plus littéraires qu'informatives.
"Plutôt que de s'intéresser aux attaques de requins ou aux scandales, pendant l'été la presse française préfère profiter de la torpeur estivale pour divertir avec des articles littéraires souvent fictionnels". Cette sentence est tirée du New York Times qui sur le blog de l'un de ses journalistes se moque gentiment des séries d'été des journaux français. Ainsi, le NYT raconte comment Le Figaro a fait une série de politique-fiction littéraire sur l'action de François Hollande. "La fiction se termine par un président Hollande qui ne sait finalement pas quoi quoi faire pour résoudre les problèmes du pays", raconte le Times qui souligne que la fiction est un moyen pour Le Figaro de "souligner le manque de leadership de Hollande". |
Le quotidien américain insiste ensuite sur la série d'été de Libération qui retraçait 40 années d'actualité avec des what if. Ainsi, Libé (qui a 40 ans cette année) s'est par exemple demandé ce qu'il serait arrivé si "Jean-Marie Le Pen avait été nommé premier ministre". Le Times interroge Eric Loret de Libération qui défend cette approche. "Les lecteurs aiment Libération pour son ironie et sa satire. Les cahiers d'été sont un moyen de critiquer certaines choses dans un mode plaisant". Visiblement, ces séries d'été de la presse hexagonale ont intrigué le New York Times qui souligne que "cette fantaisie de la presse française témoigne d'une différence profonde - entre Français et Américains - sur la conception du rôle des journaux". Pour finir, le Times interroge Erwann Gaucher, spécialiste du numérique à France Télévisions et auteur d'un blog de réflexion sur les médias. Pour lui, ce penchant de la presse française pour les séries d'été littéraires montre une nouvelle fois que la France n'a pas une "presse populaire", mais au contraire tournée vers les classes supérieures, une sorte de "clubs de pairs qui aiment les Lumières". Il raille ensuite les journalistes qui sont "tous plus ou moins écrivains et qui le temps d'un été vont écrire enfin de la fiction". Mais surtout, Gaucher dénonce le hiatus entre une forte actualité "notamment en Egypte et une presse qui s'intéresse aux plus beaux endroits de France, aux grands philosophes ou qui fait de la politique fiction". Un constat que le Times reprend à son compte.
L'occasion de parcourir notre dossier Marron(nier), le fruit préféré de la presse.