Sciences po : l'élection (chahutée) était sur twitter
Sébastien Rochat - - 0 commentairesDes étudiants de Sciences Po ont tenté d'empêcher la désignation du nouveau directeur de l'école, jugeant la procédure trop opaque et non démocratique. La mobilisation était à suivre en direct sur twitter avec le hashtag #AGSciencesPo.
Après deux nuits d'occupation de l'amphi Boutmy de Sciences-Po, rue Saint-Guillaume, à Paris, des étudiants de Sciences Po ont tenté d'empêcher l'élection du nouveau directeur de l'école. En cause : le mode de désignation du successeur de Richard Descoings, décédé l'an dernier. Ces étudiants estiment la procédure opaque, notamment après le retrait en début de semaine de Louis Vogel, l'un des trois candidats finalistes. Ce dernier, ancien président de l’université Paris-II-Panthéon-Assas a jeté l'éponge en estimant que les critères de sélection n'avaient pas été respectés, car le favori, Frédéric Mion, énarque et secrétaire général de Canal +, n'est pas un universitaire.
Après une première nuit d'occupation de l'amphithéâtre dans la nuit de mercredi à jeudi, environ 400 étudiants, salariés et professeurs s'étaient réunis en assemblée générale pour réclamer "un débat public entre candidats et que leurs projets soient publiés pour que les conseils puissent voter en connaissance de cause",précisait l'AFP.
Des revendications résumées sur ce panneau :
Le mouvement ne fait pourtant pas l'uninamité. Les votes de l'AG montrent que les étudiants sont partagés sur l'occupation :
Vendredi, deux votes devaient avoir lieu : le conseil d'administration de la Fondation nationale des Sciences Politiques (FNSP) devait désigner son administrateur le matin, et celui du conseil de direction de l'Institut d'étude politique (IEP) devait élire son directeur. Traditionnellement, une même personne est censée cumuler les deux postes. C'est ce double vote que des étudiants de Sciences Po ont tenté de bloquer ce vendredi.
Des étudiants ont d'abord bloqué l'accès des locaux de Sciences Po au 13 rue de l'Université à Paris pour empêcher la tenue du conseil d'administration de la Fondation nationale des Sciences Politiques (FNSP).
Mais face à la mobilisation, le CA est délocalisé à la maison de la chimie :
Des étudiants de Sciences Po s'y rendent pour bloquer l'accès :
Des membres du CA ne peuvent entrer. C'est le cas notamment d'Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuelle de l'Académie française :
Des élus tentent de passer, sans succès :
La police arrive alors devant la maison de la chimie :
Les forces de police prennent le contrôle de l'accès de la maison de la Chimie :
Le CA peut avoir lieu. Frédéric Mion, le favori, est élu administrateur avec 2/3 des voix :
A la sortie, les membres du conseil d'administration de la FNSP sont hués. On voit ici Olivier Duhamel, Jean-Claude Casanova, président de la FNSP, Louis Schweitzer et à l'arrière plan, Jean-Pierre Jouyet.
Un départ sous les huées et sous bonne escorte :
Alors que l'AFP écrivait la veille que le conseil de direction de l'IEP devait voter l'après-midi, l'élection a eu lieu ce matin juste après celle du conseil d'administration de la FNSP. Les forces de l'ordre bloquent l'entrée du 13 rue de l'Université :
Des étudiants assurent être rentrés quand même :
Frédéric Mion est finalement élu directeur de l'école. Son nom devra être validé par la ministre de l'enseignement supérieur, Geneviève Fioraso :
Pour certains étudiants de Sciences Po, cette élection n'est pas légitime :
D'autres twittos affichent leur désaccord avec le mouvement :
A noter que dans les trois dépêches publiées ce vendredi matin, l'AFP, qui avait pourtant déjà évoqué précédemment l'occupation de l'amphithéâtre, n'a pas mentionné cette mobilisation :