Sarkozy en maitre du monde ? Polémique sur l'article d'Askolovitch (JDD)

Dan Israel - - 0 commentaires

Bel échange de coups entre Claude Askolovitch, rédacteur en chef adjoint du Journal du dimanche, et André Gunthert, chercheur en histoire visuelle (et récent invité de l'une de nos émissions).

Bel échange de coups entre Claude Askolovitch, rédacteur en chef adjoint du Journal du dimanche, et André Gunthert, chercheur en histoire visuelle (et récent invité de l'une de nos émissions).

A l'origine, un article d'Askolovitch dans le dernier numéro du JDD, où il raconte le sommet du G20, qui s'est tenu ce week-end à Washington. Le journaliste a voyagé à l'aller dans l'avion présidentiel. Le chapeau de son article ? "Sarkozy en maître du monde".

L'article n'a guère été apprécié par André Gunthert, qui, sur son blog, commente ce "récit halluciné du G20", où " le conteur dépasse l'habituel journalisme de cour pour nous faire pénétrer directement dans le cerveau du président".
"Il y a dans chaque régime ce moment pathétique où le dirigeant perd pied avec le réel. Ce moment où tout lui échappe et où il préfère se réfugier dans la fiction de son règne
, écrit le chercheur Ce moment vient d'arriver pour Nicolas Sarkozy. C'est l'historien officiel du régime, Claude Askolovitch, qui nous le révèle dans les colonnes de l'indispensable JDD."


Selon Gunthert, "dans le monde réel, depuis l'élection d'Obama, Sarkozy a perdu la main (...) mais c'est un tout autre film qu'a vu Askolovitch. Un film d'aventure, à mi-chemin de Independance Day et du Louis II de Bavière de Visconti. (...) "Ce film, ce n'est pas Askolovitch qui l'invente. Branché en permanence sur les neurones élyséens, ce que le fin chroniqueur nous dévoile n'est autre que la perception du sommet par son principal acteur. Oui, nous dit-il, Sarkozy se voit en maître du monde. (...) Grâce au JDD, il y aura toujours une fenêtre ouverte pour voir à l'intérieur de sa tête."

Le billet est publié à 9h57. A peine trois heures plus tard, Claude Askolovitch y répond, sur le même ton, "parce que Gunthert m'insulte à l'abri de la très prestigieuse Ecole des hautes études en sciences sociales". Le journaliste attaque : "Pour le shaman Gunthert, je suis «l'historien officiel du régime, branché en permance sur les neurones élyséens». En permanence? Comment le sait-il? Historien officiel? Où a-t-il vu ça? (...) Recense-t-il mes chroniques sur Europe 1, sait-il quel jour j'ai dénoncé les gesticulations présidentielles devant les banques. Quel autre jour j'ai pointé ses insuffisances sociales ?
(...) Répondre à André Gunthert, en additionnant les exemples, ne servirait à rien. Il s'accrocherait à son idée. Elle le nourrit. Il a besoin que Nicolas Sarkozy soit un illuminé, et que je sois le laquais d'un président fou.
"

En conclusion, il qualifie Gunthert de "pauvre Monsieur"... qui répond, assurant avec une pointe de mauvaise foi : "Ce bouillant article plein d'adrénaline, qui restera parmi les belles pages du journalisme français, je l'apprécie comme donnant une juste description de l'état d'esprit de notre dirigeant. Vous n'avez pas écrit: «Sarkozy, maître du monde» (ce qui aurait été de votre part une appréciation peut-être partisane)mais bien: «Sarkozy en maître du monde». Il s'agit donc d'un portrait, que je lis comme tel et dont je loue la justesse psychologique."

La réponse ne convainc pas Asko, c'est le moins que l'on puisse dire : "Si le qualificatif «d'historien officiel» était une appréciation positive, et «récit halluciné» signifiait approbation de la «justesse psychologique» de mon article, effectivement, j'ai du lire de travers, ou les mots, ici, sont bien déconstruits."

La suite, dans les commentaires ?

Pour en savoir plus sur "Askolovitch, nouvelle étoile de Lagardère", c'est par ici.

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