Sarkozy : de Gaulle, Napoléon, la littérature, et moi (Match)

Sébastien Rochat - - 0 commentaires

On va enfin tout savoir : cette semaine, Paris Matchnous révèle"la face cachée de Nicolas Sarkozy". Au cours d'un entretien de deux heures, l'ancien locataire de l'Elysée dit tout sur... Napoléon, de Gaulle, Balzac, Maupassant ou encore Lévi-Strauss. Un entretien exclusivement littéraire où paraît-il, on ne parle pas de politique.



Il a fallu deux heures à l'académicien Jean-Marie Rouart pour accoucher Nicolas Sarkozy, chez lui, dans son bureau de la rue Miromesnil. Pour Match, Sarkozy s'est confié"à livre ouvert" sur ses goûts littéraires. "Le roman est important dans l'existence d'un être humain car, grâce aux livres, on met des mots sur nos émotions". Et comme Sarkozy a sa dose d'émotion avec toutes les affaires dont-on-taira-le-nom, il a dû citer pas mal d'auteurs pour trouver les mots : l'entretien de Match s'apparente à une petite encyclopédie de la littérature du XIXe et du XXe. Il aime Balzac (Le père Goriot, la Cousine Bette mais pas les Illusions perdues), Maupassant (Bel Ami), Lévi-Strauss, Camus, Dostoïevski, Zweig ("Marie-Antoinette est le livre le plus bouleversant que j'ai lu"), Steinbeck, Zola, Proust, Thomas Mann, Sartre, Hemingway. "Et que dire de Céline, que j'ai beaucoup lu, y compris sa thèse de médecine sur Semmelweis".

Inutile de voir dans cet entretien une dimension politique. C'est purement littéraire : "Je ne veux pas pas parler de politique pour l'instant, parce que je suis dans une phase de réflexion, prévient d'emblée Sarkozy. L'avantage, avec la littérature, c'est que ce n'est pas de l'ordre de la décision, mais de l'ordre de l'émotion". Snif.

Pas de politique, mais si on devait faire un top 10 des personnalités les plus citées, deux d'entre elles se détachent très largement : Napoléon et de Gaulle. C'est le leitmotiv de l'entretien, amorcé par la question (compte-double) de Rouart : "Il y a un personnage omniprésent dans La comédie humaine, c'est Napoléon. Et vous, où en êtes-vous avec Napoléon, comme le demandait de Gaulle à Malraux à Colombey en 1969 ?". A partir de là, Rouart et Sarkozy ne lâcheront plus les deux personnages. L'occasion pour Sarkozy de parler d'eux (ou de lui, difficile à suivre). "Franchement, pour moi, la politique, c'est une grande aventure humaine (...) Les onze années que le général de Gaulle passe à Colombey entre 1947 et 1958, sa psychologie, ses moments de doute et d'espérance, les trahisons qu'il subit, tout cela m'intéresse". Toute ressemblance avec...

Pour Napoléon, Rouart a surtout insisté sur le retour de l'île d'Elbe (rires entre crochets inclus). Réplique de Sarkozy : "Le problème, c'est que quand vous êtes dans l'île d'Elbe, vous n'avez qu'une seule ambition : en sortir. (...) La question du retour, de la renaissance, est une question pour moi beaucoup plus importante que celle de la revanche".

Pas de politique donc, au cours d'un entretien qui s'est déroulé dans les bureaux de Sarkozy comme l'atteste la photo où visiblement rien ne manque. Saurez-vous retrouver les photos de Carla, Giulia, Obama, le pape, Merkel, Jean, Louis (sans oublier Rouget de Lisle, les médailles et le drôle d'oiseau) ?

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