"Sans projet" "technocrate" : quand les nouveaux ministres critiquaient Macron

Juliette Gramaglia - - 0 commentaires

Ils critiquaient Macron... et sont désormais ses ministres, pour le plus grand bonheur de Twitter.

Depuis l'annonce officielle mercredi 17 mai de la composition du premier gouvernement d'Emmanuel Macron, des twittos se sont amusés à ressortir les vieux tweets de certains nouveaux ministres. A l'exemple de Bruno Le Maire, désormais Ministre de l’Économie, et qui en février dernier semblait nettement moins convaincu par les propositions du candidat : "Emmanuel Macron est le candidat sans projet, car c'est le candidat sans convictions : il change de discours suivant l'auditoire". L'une de ses (très) nombreuses salves contre Macron et... sa vision économique.

Des ralliements moins tardifs n'ont pas non plus manqué d'éveiller l'amusement, ou l'agacement d'internautes. Ainsi François Bayrou, fraichement nommé ministre de la Justice et soutien de Macron depuis fin février, s'est vu rappeler qu' il n'avait jamais hésité à tacler l'ancien ministre de l'Economie : "Emmanuel Macron est le principal responsable de la politique économique de François Hollande depuis quatre ans. Pour quel résultat ?", dénonçait-il par exemple en septembre dernier.

Le ministre de l'Action et des comptes publics, le sarkozyste maire de Tourcoing Gérald Darmanin, n'était pas en reste. Outre ses nombreux tweets contre la loi sur le mariage pour tous, exhumés ces dernières heures, plusieurs twittos ont retrouvé des attaques de Darmanin envers Macron datant de 2014. A l'époque, Macron venait d'arriver au gouvernement, et le maire de Tourcoing s'insurgeait : "Comment les députés PS peuvent voter la confiance à ce gouvernement avec Macron ministre de l'économie sans se renier?". Et d'ajouter : "«Mon ennemi c'est la finance», dit Hollande en campagne. Macron, banquier chez Rothschild, nommé par Hollande président... House Of Cards". Une tribune dans L'Opinion, parue en janvier dernier, a également refait surface : Darmanin y attaquait le "bobopulisme de Monsieur Macron", qu'il accusait de "ne pas dire la vérité aux Français, de ne pas faire de réformes, de ne pas préciser ses intentions", et d'être le "poison définitif" de la France.

Sont réapparues également les critiques de la ministre des Affaires Européennes, Marielle de Sarnez, qui en novembre dernier, semblait dubitative face au parcours du nouveau président : "Je ne sais pas qui est Emmanuel Macron. Plus je le lis, moins je le connais. Je crois que le temps n'est pas aux aventures individuelles".

Avant le gouvernement, Édouard Philippe

Avant le nouveau gouvernement, le Premier ministre Édouard Philippe a également fait les frais de la mémoire permanente de Twitter. Après sa nomination, lundi 15 mai, nombreux sont ceux qui ont exhumé une ancienne tribune du maire du Havre dans Libération, dans laquelle il décrivait notamment un Macron "qui n'assume rien, mais promet tout, avec la fougue d'un conquérant juvénile et le cynisme d'un vieux routier". Et en 2014, Édouard Philippe critiquait la nomination de Macron, "ancien banquier de chez Rothschild" comme ministre de l’Économie. Les temps, depuis, ont changé.

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