San Francisco : radicalisation des anti-Google ?

Gilles Klein - - 0 commentaires

Comme ils l'ont déjà fait, certains militants anti-Google continuent de manifester à San Francisco devant le domicile de certains collaborateurs du géant de l'Internet. Après le mouvement contre les bus Google gratuits pour ses employés, celui contre la "Googolisation" de San Francisco où les prix de l'immobilier ne cessent de monter, se radicalise.

La femme de Kevin Rose, un des "héros" de la Silicon Valley, fondateur de l'agrégateur d'actus Digg, et associé chez Google Ventures, un fonds de capital-risque, a été choquée en ouvrant la porte de leur maison : elle a été prise à partie par des militants anti-Google, un dimanche matin, le 6 avril vers 10 h raconte The Verge.

Rose arrive et est mis en cause : "Nous sommes juste vos esclaves, on vous fait le café," lancent les militants. Ils refusent de cesser l'enregistrement pour parler avec Rose qui le leur demande.

Tranquillement assis sur le bord du trottoir, Rose répond ironiquement que les militants le filment avec un mobile Android (système pour mobile signé Google) et qu'ils allaient sans doute poster une vidéo de leur action sur YouTube, qui appartient aussi à Google. Les militants répondent qu'ils n'ont pas le choix.

Une quarantaine de personnes s'étaient déployées dans Potrero Hill, devant la maison de Rose raconte Le Monde.

Sous ses fenêtres, les protestataires avaient déployé des banderoles. «Parasite !» (...) Ils distribuent des tracts à ses voisins, dénonçant le rôle de Rose dans la «destruction de San Francisco», en finançant des start-up qui attirent «des nouvelles vagues de “techies” qui gagnent quatre fois plus que les travailleurs». ajoute Le Monde.

Manifestation devant la maison de Kevin Rose (Digg

 


Rose a aussi posté sur son compte Instagram le tract le dénonçant comme "parasite" après le départ des militants. Sur le site IndyBay, ils donnent l'adressse exacte de Rose, réclament que Google leur donne 3 milliards de dollars pour financer des logements gratuits ou à bas coûts.

Ces militants ont ausi ouvert un blog kevinroseisaterribleperson (Kevin Rose is a terrible person).

Ces harcèlements à domicile de petits groupes contre des dirigeants (qui ont touché aussi un avocat de Google, Jack Halprin), provoquent des critiques chez certains militants qui préféreraient manifester devant le siège de Google, situé à une trentaine de minutes de San Francisco.

Le groupe Counterforce (dont la devise est "Combattez le diable faites la révolution") avait déja manifesté le 21 janvier devant la maison d'Anthony Levandowski, un ingénieur de Google (en charge du projet de voiture à conduite autonome), comme @si le signalait.

"Vandalisme de voitures “Smart”, vol de Google Glass, harcèlement de cadres exécutifs de Google : des militants anti-capitalistes de la baie de San Francisco multiplient les actions contre ce qu’ils appellent une “bulle de start-up spécialisées dans les nouvelles technologiesnotent Les Inrocks.

Nous sommes des «anarchistes, travailleurs, artistes, chômeurs» de la région, expliquent des membres de Counterforce au Monde. S'ils sont entrés en résistance contre les sociétés de la Silicon Valley, c'est «en raison de leur rôle direct dans l'accroissement du coût de la vie et dans la destruction des communautés dans lesquelles [ils ont] grandi».

C'est ce même mouvement qui a manifesté contre les bus transportant gratuitement les employés de Google depuis les quatre coins de la baie de San Francisco jusqu'au siège situé à Mountain View.

Depuis, Google a aussi testé un service de bateau traversant la baie avec 141 personnes pour éviter les embouteillages raconte le Washington Post.

Le Monde rappelle qu'au cœur des protestations, se trouve la crise du logement : "Avec leurs rémunérations élevées, souvent au-delà des 100 000 dollars par an, les employés des sociétés high-tech alimentent une rapide inflation des prix. «Le problème dure depuis des décennies», indique Adrian Covert, du Bay Area Council."

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