Salle de bains, visite guidée

Daniel Schneidermann - - 0 commentaires

Dans la visite du domicile conjugal du couple mythique Hollande-Trierweiler, Mesdames Messieurs, voici donc la salle de bains.

Entrez. Admirez. Ici le lavabo, ici le bidet, ici l'armoire à pharmacie. Pénétrez-vous, Mesdames Messieurs, de ces lieux chargés d'Histoire. Contemplez en toute bonne conscience : c'est le grand hebdomadaire Paris-Match qui vous y invite, avec l'amicale complicité de toutes les radios du matin, de tous les journalistes politiques, de tous les sociologues des medias, des plus éminents spécialistes du story telling, et grâce aux Editions des Arènes, maison parfaitement honorable, qui édite des publications de grande qualité, comme la revue XXI. Mais oui. Vous êtes donc en bonne compagnie.

Entrez donc. J'en vois qui se détournent. Quelle étrange pudeur ! Il n'est pas question ici de voyeurisme, mais de politique et d'Histoire. Un témoignage exceptionnel sur la vie politique occidentale, au début du XXIe siècle. Et sur les limites de la vie privée. Sans parler du courageux acte de transparence, bien entendu. Il ne s'agit pas, misérablement, de rechercher des photos de stars nues sur Internet. Il s'agit, au grand jour, de faire oeuvre de citoyens d'un pays démocratique, où la liberté d'expression est totale. Pour cette liberté qui est la vôtre aujourd'hui, Mesdames Messieurs, nos pères se sont battus, ont fait don de leur vie. Ils méritent notre plus grand respect, et toute votre attention.

Entrez entrez. Ici, le fameux petit sac qui contient les somnifères. Il est intact. Les traces de la bataille ont cependant été effacées. La rue du Cirque, Mesdames Messieurs, vous ne la connaissiez que de l'extérieur. Un type sous un casque, une vision de la porte cochère. C'était frustrant. Avouez que la visite d'ajourd'hui est beaucoup plus intéressante. Et maintenant, Mesdames Messieurs, direction la chambre à coucher. Ne trainons pas. Le groupe suivant attend son tour. Attention, les enfants n'auront pas le droit de se coucher sur l'ex lit conjugal. Un peu de respect, tout de même, pour la vie privée des occupants, dont je vous rappelle qu'ils y ont droit, comme n'importe quel citoyen.

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