Roms / Hitler : le dérapage du maire UDI était enregistré

David Medioni - - 0 commentaires


"Hitler n'en a peut-être pas tué assez" : pour avoir marmonné cette phrase lors d'une altercation avec des Roms, le député-maire UDI de Cholet, Gilles Bourdouleix, devrait être exclu cette semaine du parti de Jean-Louis Borloo. L'information est sortie dans le journal local : Le Courrier de l'Ouest. Interrogé par le Lab d'Europe 1, l'élu a contesté cette version de ses propos. Du coup, le Courrier de l'Ouest a mis en ligne l'extrait sonore qui confirme sa version.

"J'ai simplement fait mon boulot de journaliste", c'est ainsi que Fabien Leduc, journaliste au bureau de Cholet du Courrier de L'Ouest, justifie à @si la diffusion de la déclaration polémique de Gilles Bourdouleix, député-maire UDI. Lundi matin, le Courrier de L'Ouest publie un article dans son édition papier. Il y est question d'une scène sur un champ à Cholet, dimanche 21 au soir. 150 caravanes de gens du voyages ont bravé l'interdiction d'occupation. L'agitation est réelle. Le député-maire Bourdouleix est pris à partie. Et il craque : "Excédé par des saluts nazis et les accusations de racisme qui fusent, le député-maire, provocant à son tour, marmonne : "Comme quoi, Hitler n'en a peut-être pas tué assez...", écrit Leduc dans son article paru lundi matin dans les pages Maine et Loire du Courrier de l'Ouest. Témoin de cette altercation, Leduc interroge dans la foulée Bourdouleix à propos de cette déclaration.

Et l'article poursuit avec la réponse de l'élu : "Vous faire traiter de Hitler, vous croyez que c’est agréable non ?On se fait injurier à longueur de temps. L’autre jour, ils me traitaient de pédophile. Alors qu’eux, la moitié des enfants sont entre pères, grands-pères…"

Evidemment, ce dérapage est très vite repris par la presse nationale et joint par nos confrères du Lab, Bourdouleix dément avoir tenu de tels propos. Il accuse le Courrier de l'Ouest d'avoir "totalement déformé ses propos" et il explique avoir dit "à voix basse" "si c'était Hitler, il les tuerait tous ici". La différence est ténue.

Le Courrier de l'Ouestdécide de publier l'extrait sonore sur son site. Contacté par @si, Leduc détaille : "Je n'avais aucun doute sur mon information, mais comme le député-maire est très procédurier et conteste souvent les propos losqu'ils ne sont que sur un carnet, j'ai enregistré l'altercation avec le mode dictaphone de mon iPhone". Bourdouleix savait-il qu'il était enregistré ? "Il y avait beaucoup de monde dans la mêlée, j'en faisais partie avec mon téléphone".

Y-a-t-il eu des pressions et des représailles sur sa hierarchie ? "Non. Il n'y a pas eu de coups de fil ni de représailles pour le moment", confie Leduc.

Pour le moment, la seule menace a été celle de poursuites en diffamation contre le journal. Bourdouleix a "fait savoir à l'un de mes collègues, en off, qu'il allait demander 100 000 euros de dommages intérets, mais ça c'était avant que nous publions l'extrait sonore", note malicieusement Leduc.

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