Rigueur : le site du Monde désintoxique Fillon

Qui sont les principaux concernés par les mesures d'austérité annoncées ce lundi 7 novembre par François Fillon ? Essentiellement les ménages (et quand on voit les photos d'illustration des trois articles du Monde.fr, on comprend que ça va être rude). En revanche, l'électorat âgé déjà en retraite, qui avait majoritairement soutenu Sarkozy en 2007, est épargné par ce plan de rigueur. Tout comme les ministres, dont Fillon a annoncé un gel de salaires... pourtant effectif depuis deux ans d'après Lemonde.fr.

Pas facile de s'y retrouver derrière toutes les annonces faites par François Fillon pour économiser 7 milliards d'euros en 2012 et 11,6 milliards en 2013. Une chose est sûre : les ménages sont les principaux concernés. D'après le blog du Monde "Contes publics", "les nouvelles hausses d’impôts pèseront à 86% sur les ménages en 2013". C'est le gel du barème de l'impôt sur le revenu, de celui de l'ISF, des donations et successions qui rapportera le plus : 3,4 milliards d'euros d'économies sont attendues en année pleine. La hausse de la TVA de 5,5 à 7% touchera également les ménages de plein fouet. Cette hausse concerne tous les produits (sauf les biens de première nécessité comme l'alimentation, les abonnements au gaz et à l'électricité, les équipements pour handicapés) mais aussi le secteur de l'hôtellerie et la restauration. Gain estimé ? Près de 1,7 milliards d'euros.

Finalement, une seule mesure ne concerne pas les familles : il s'agit de la majoration de 5% de l'impôt sur les sociétés pour les entreprises ayant un chiffre d'affaires de 250 millions d'euros. Gain estimé : 1,1 milliard d'euros "soit 14% seulement du total des nouvelles hausses d'impôt prévues dans le deuxième plan Fillon pour 2011".

Les entreprises ne sont pas les seules épargnées par ce plan de rigueur. Les retraités le sont également : "L'accélération de la mise en place du départ à la retraite à 62 ans - qui doit rapporter 4,4 milliards d'euros entre 2012 et 2016 - va concerner uniquement les générations de 1952 à 1956 (...) Les générations déjà parties en retraite ne sont donc pas concernées, ni celles nées après 1956, qui devaient de toute façon partir après 62 ans",constate Lemonde.fr. De même, la fin de l'indexation des prestations sociales sur l'inflation ou sur les salaires (qui doit donc minimiser les futures hausses) ne concernera pas les pensions de retraites.

Que faut-il en conclure ? "A cinq mois de la présidentielle, M. Sarkozy a visiblement décidé de ménager son électorat âgé, qui l'avait particulièrement soutenu en 2007, alors même que les retraités, malgré les disparités, ont désormais en moyenne un niveau de vie comparable à celui des salariés", indique Lemonde.fr.

L'intox sur les salaires des ministres

Face à toutes ces mesures d'austérité qui touchent essentiellement les foyers, Fillon a voulu montrer l'exemple en annonçant le gel des salaires des ministres. Sauf que celui-ci est déjà effectif... depuis déjà deux ans d'après les calculs du Monde.fr.

C'est un décret du 6 août 2002 qui fixe la rémunération des ministres : ceux-ci gagnent le double de la moyenne des salaires des hauts fonctionnaires. Quant à leurs éventuelles augmentations de salaire, elles dépendent de la revalorisation du point d'indice comme pour les autres fonctionnaires. "Or ce "point d'indice", dont le calcul est complexe et objet de revendications syndicales récurrentes, est... gelé, indique Lemonde.fr. Et ce depuis deux ans, du fait de la crise". Un simple effet d'annonce donc... et une nouvelle moue de Fillon

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