-
eagledragon
Vraiment très instructif. Sciences & Vie a été pendant plusieurs dizaines d'années un magazine de vulgarisation qui avait, à minima, le mérite d'essayer d'offrir aux lecteurs d'autres horizons que la politique ou la cuisine. Quelqu'un affirmait récemment que la France était malade de ses présidents 'littéraires' alors que nous aurions besoin, dans la situation actuelle, de personnes qualifiées pour comprendre les bénéfices des sciences et des techniques dans notre quotidien. C'est ainsi que s'établit les différences de résultats et de succès des allemands au regard des nôtres.
Alors qu'un groupe essaye de faire en sorte 'd'abêtir' encore plus le peuple dans ces domaines n'est que la suite logique de la considération que nous accordons à nos formations technologiques et à nos scientifiques. La France est devenu un peuple de 'services' comme beaucoup se plaisent à nous le répéter, pour ne pas affirmer que nous sommes devenus serviles et serviteurs.
Nous en voyons les résultats concrets dans la pandémie, l'ensemble de la société de 'serviteurs' est au tapis n'ayant plus de 'services' à rendre ! L'industrie est moribonde et d'autres se chargent de nous procurer vaccins et chambre de froid. Notre président a nommé un monsieur 'plan' en la personne de Mr Bayrou, pour le moment il semblerait que les plans soient surtout sur la comète. La fanfaronnade nationale s'étale désormais à la vue de tous, nous sommes devenu une nation d'influenceurs spécialistes de la dernière chaussette, paire de baskets ou mascara, mais pour le reste l'illusion a désormais disparu.
-
Duséol
Ça me rappelle un extrait de la Semaine de 4h, best seller de la 'mondialisation heureuse' entrepreneuriale délocalisiste (je tente le néologisme) (et pardon pour la longueur - pdf facilement trouvable sur ggl) :
' Le créateur d'expert : comment devenir un expert de haut vol en 4 semaines
Il est temps de tirer un trait sur le culte de l'expert. Et peu importe ce qu'en pensera l'intelligentsia des relations publiques.
Première précision essentielle : il y a une différence entre être perçu comme un expert et être un expert. Dans le contexte qui nous occupe, le premier est une arme commerciale, le deuxième l'artisan de la qualité de votre produit.Même si la médecine n'a pas de secret pour vous, personne ne vous écoutera si le titre de « Docteur » n'est pas accolé à votre nom. « Docteur » est ce que j'appelle un indicateur de crédibilité. L'« expert » qui vendra le plus de produits est celui qui possède le plus grand nombre d'indicateurs de crédibilité, pas celui qui possède les connaissances les plus étendues. C'est une question de qualité de positionnement, pas de supercherie.
Comment, donc, acquérir un maximum d'indicateurs de crédibilité en un minimum de temps ?
Il a fallu tout juste 3 semaines à une amie pour devenir une « spécialiste reconnue desrelations interpersonnelles qui, comme l'ont rapporté le magazine Glamour et d'autres médias nationaux, a aidé les dirigeants des plus grandes entreprises à améliorer leurs compétences interpersonnelles en 24 heures ou moins. » Comment y est-elle parvenue ? En quelques étapes simples, elle a créé un effet boule de neige de crédibilité. Voici comment faire de même:
1. Devenez membre de deux ou trois organisations professionnelles avec des noms ronflants. Elle a choisi l'Association pour la résolution des conflits et la Fondation internationale pour l'égalité des chances. Cela ne demande rien de plus que quelques minutes de connexion sur Internet et une carte bancaire.
2.Lisez les trois livres les plus vendus consacrés à votre sujet et faites-en un résumé d'une page.
3. Donnez un séminaire gratuit de 1 à 3 heures dans l'université réputée la plus proche et annoncez l'événement par voie d'affichage. Ensuite, faites la même chose dans les filiales de deux grandes sociétés connues situées dans la même zone. Expliquez à l'entreprise que vous avez donné des séminaires dans l'université ou la faculté Y et êtes membre des associations identifiées en 1. Soulignez que vous leur proposez d'intervenir gratuitement pour acquérir davantage d'expérience des publics d'entreprise et que vous ne leur vendrez ni produit ni services. Enregistrez et filmez les séminaires en vue d'une éventuelle utilisation ultérieure sous la forme de CD ou de DVD.
Facultatif : proposez à des magazines spécialisés d'écrire un ou deux articles en rapport avec votre sujet, en mentionnant les lettres de crédibilité acquises en 1 et en 3. S'ils refusent, proposez d'interviewer un expert reconnu et d'écrire l'article – votre nom sera tout de même cité.
Je ne vous conseille pas de vous faire passer pour ce que vous n'êtes pas. La chose est impossible ! « Expert » est une notion médiatique totalement floue et tellement utilisée qu'elle en est devenue indéfinissable. En termes de RP modernes, la preuve d'une expertise dans un domaine donné se mesure à des groupes, des listes de clients, des références écrites et des citations dans les médias, pas en niveau de QI ou en diplômes. Présenter la vérité sous ses meilleurs atours, et non l'inventer de toutes pièces, telle est la règle du jeu.
À bientôt sur CNN. "
-
clomani
Beark ! beark beark beark beark beark... Quel triste monde nous offrez-vous là, Justine ! Pas consommatrice de ce genre de pseudo-journaux... même dans les salles d'attente... je me plonge dans les réseaux sociaux... Je plains les pauvres salariés de ces boîtes à merde... Je trouvais les rédactions du XXe siècle pas toujours très ragoûtantes principalement en raison de la déification du statut de journaliste... mais passer de trop haut à vraiment très bas si vite annonce le grand déclin.
-
Godefroy Troude
Merci pour cet article édifiant et bien sourcé.
-
Phénakistiscope
Bienvenue aux journalistes dans le monde de la nouvelle entreprise.
Puisque les revues sont devenues des produits, pourquoi ne pas réclamer leur composition :
- Publicité 70%,
- Recyclage d'article 20%,
- Editorial dégoulinant d'obséquiosité 5%,
- Article original 2%, ...,
et
- Produit 100% local ou issu de la culture IA avec référencement Google.
On pourrait même ajouter un Cultiscore avec couleur...
-
Compte supprimé à la demande de l'utilisateur
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
-
Georges.
Un article savoureux et croustillant. Avec l’arrière goût désagréable de tout ces lecteurs pris définitivement pour des cons, à tort ou à raison...
-
Compte supprimé à la demande de l'utilisateur
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
-
Bruanne
Si Justine Brabant quitte @si, on sait pour quels titres et par quel groupe elle ne sera jamais recrutée ?
Blague à part, merci pour cet article.
-
ÉJ
Le vrai problème, en fait, vient des "lectrices/lecteurs" de cette presse qui n'en ont strictement rien à foutre du contenu des magazines qu'ils achètent ou lisent chez le coiffeur ou le médecin. Ils achètent un titre connu dont la qualité n'a pas attendu cette reprise pour être au ras des pâquerettes et se gavent de publicités et de news "people". Reworld est le Nestlé de la presse parce que beaucoup de gens s'épanouissent dans cette junk-consommation. Peut-être même que cette absence de qualité rédactionnelle est un élément essentiel dans la prédation chez Reworld ? Qui ne jettera donc jamais son dévolu sur ASI, Mediapart ou le Canard Enchaîné (entre autres). :)
-
Ke-sais-je
On peut se demander si l'avenir du journalisme , avec de " vrais journalistes" , tels que Barbier, Giesbert ou Aphatie ( par exemple ) est moins cauchemardesque ; seules , leurs payes diffèrent ...
-
Gaïa
Effrayant!
J'en ai assez de la start up nation -
E-manuel
Merci pour cette enquête d'intérêt public.