Retraite : le trimestre supplémentaire est-il vraiment automatique ?
Sébastien Rochat - - 9 commentairesOui. Mais le moment, lui...
Une hausse de juillet a pris tout le monde de court : la durée de cotisation des retraites. Annoncée par le ministre du travail, Xavier Bertrand et confirmée par le Conseil d'Orientation des Retraites (COR), la hausse concerne la génération née en 1955. Ces salariés devront cotiser un trimestre de plus, soit 166 trimestres (41,5 années). Mais pas d'inquiétude, personne n'y peut rien : c'est une décision au-to-ma-ti-que. En clair, une simple application de la loi de 2003 qui impose un ajustement de la durée de cotisation en fonction de la hausse de l'espérance de vie, laquelle s'est accélérée d'après les derniers chiffres de l'INSEE.
Invitée sur France Inter ce jeudi 7 juillet, Ségolène Royal a contesté l'automaticité de cette décision avec un argument choc : la loi 2003 prévoyait une hausse de la durée de cotisation en fonction de la pénibilité. Or le gouvernement n'a pas respecté sa promesse de 2003 de prendre en compte cette pénibilité. Cette décision de Bertrand, sous couvert d'un avis du COR, est-elle donc illégale ? Contacté par @si, Jean-Louis Malys, secrétaire national de la CFDT en charge des retraites et membre du COR, explique que Royal se trompe. Mais il nous raconte comment le COR a été instrumentalisé pour avaliser une décision.
La décision a de quoi surprendre. Même Le Figaro, qui a révélé l'information dans un article publié le 4 juillet, n'en est pas revenu : "Cinq jours à peine après la fin de la retraite à 60 ans, et le début de la transition vers un âge légal à 62 ans, cette nouvelle pilule risque d'être difficile à faire avaler, indiquait le quotidien. Le Conseil d'orientation des retraites (COR) a rendu "un avis préconisant un allongement supplémentaire de la durée de cotisation pour obtenir une pension à taux plein. Pour les générations nées à partir de 1955, cette durée passera à 166 tr...