Reporterre : l'interview impossible de Ségolène Royal

Sébastien Rochat - - Médias traditionnels - Alternatives - 0 commentaires

Près d'un an pour obtenir une interview, finalement annulée à la dernière minute.

Le site Reporterre cherche à interviewer la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, depuis le 24 février 2015. Sans succès, malgré des dizaines de relance que détaille Reporterredans un article. Début janvier 2016, lors de la conférence de presse de la ministre, Reporterre refait une demande d'interview. "Dans les yeux, la ministre nous donne son accord verbal. À côté d’elle, un de ses collaborateurs prend bonne note : il s’agira juste de trouver un créneau dans son agenda", précise le site. La demande formelle est envoyée le 15 janvier. Aucune réponse, malgré plusieurs relances par texto avec plusieurs membres du service de presse de la ministre.

Après plus d'un an de balade, les journalistes de Reporterre finissent par s'agacer auprès du conseiller presse de Royal, Raphaël Sart. "A quoi joue-t-on ?", s'étonne Reporterre. Moins de quarante huit heures après, une date est enfin fixée. L'interview est censée avoir lieu ce jeudi 17 mars à 17h. Mais la veille, le rendez-vous est annulé : "J’ai une très mauvaise nouvelle, l’interview ne pourra pas se faire demain et je n’ai aucune nouvelle date à vous proposer", s'excuse Raphaël Sart. Et quand Reporterre suggère une nouvelle date, la semaine prochaine, l'attaché de presse douche les derniers espoirs : "Je n’ai pas de nouvelles dates à vous proposer".

La mésaventure de Reporterre est d'autant plus curieuse que Ségolène Royal n'est pas la dernière des ministres à communiquer. Depuis le 15 janvier 2016, date de la nouvelle demande d'interview de Reporterre, la ministre a accordé une dizaine d'entretiens à TF1, France 3,France 5, Canal+, Itélé, RTL, Europe 1, France info, France inter, Le Figaro,Libération...

Même le quotidien italien La Repubblicaa eu le droit à son interview.


Alors pourquoi pas Reporterre ? Nous avons laissé un message à Raphaël Sart, qui ne nous a pas rappelé, tout comme le service de presse, à qui nous avons spéficié que nous n'allions pas attendre leur réponse pendant un an. Face à ce silence, on ne peut donc émettre qu'une hypothèse : la ministre de l'Environnement (celle qui veut prolonger les centrales nucléaires, hésite à imposer la circulation alternée en cas de pollution, et qui tolère l'assouplissement des normes européennes en terme d'émissions d'oxyde d'azote des véhicules) n'a sans doute pas envie de répondre à des questions d'un site défendant vraiment l'environnement. Un site pas vraiment complaisant, qui avait dressé un bilan "décevant" de la première année de Royal dans son ministère. C'est toujours plus facile de répondre aux questions du 20 heures de TF1.

Lire sur arretsurimages.net.