-
LudoH
En fait, si les photos / vidéos sont prises sur site de nourrissage, bien souvent, les animaux sont principalement occupés ... à manger ou à se disputer la nourriture.
Les pièges photo ne servent pas à faire de belles photos susceptibles de gagner des concours ou des likes sur instagram.
Leurs images sont de bien moins bonne qualité qu'avec un appareil photo, donc pour le cliché parfait, on repassera.
Ils sont positionnés sur les sites supposés de passages, en espérant trouver quelques images à la fin, dans le but d'avoir une indication de passage / présence dans leurs activités normales sans aucun dérangement.
L’intérêt du nourrissage y est extrèmement limité, voire contre-productif.
Et en multipliant les pièges, sur plusieurs sites en même temps, et ainsi avoir une direction de passage, parfois régulier.
Les animaux ne font que passer devant, et sont occupés à leurs interactions avec leur environnement.
L'intérêt des pièges photo pour un photographe, est de valider une zone de passage régulier découverte lors de recherches sur le terrain, pour ensuite y faire un affût, et ainsi pouvoir faire de belles photos.
L'affût étant la méthode la moins intrusive pour la photo naturaliste. On arrive avant l'animal, on est chaché quand il est là, et on repart après qu'il soit reparti.
Je ne sais pas si vous parlez de Jean-Michel Bertrand (pour le docu d'Arte ou France5), il piste les loups depuis des années, je ne pense pas qu'il pratique le nourrissage...
Son but n'est pas de faire LE cliché parfait, mais de sensibiliser au vivre ensemble avec les loups.
De faire connaitre un peu mieux cet animal mythifié qui est revenu naturellement en France depuis l'Italie il y a bientôt 35 ans (je le précise pour éviter ce qu'on entend souvent).
Les temps de tournage de Jean-Michel Bertrand sont extrêmement longs. Son dernier film sort d'ailleurs fin janvier au cinéma.
Pour une partie des photographes qui peuvent se définir aussi comme naturalistes, la quête est au moins aussi enthousiasmante que le cliché.
La rencontre étant la consécration, bien souvent sans même réussir à prendre une photo.
Par contre, cela implique du temps, et l'envie d'apprendre à connaitre les espèces.
D’autres veulent juste le cliché parfait. Avoir l’animal en trophée photographique, sans avoir besoin de s’intéresser à lui ni à son mode de vie.
D’autres encore vont dans les parcs animaliers pour prendre des photos.
Et là on parle des mammifères. Mais les photos macro d’ultra-près, ou d’amphibiens dans des positions dignes de séances de Yoga, sont bien souvent faites avec des animaux morts, congelés, endormis à l’ether ou autre produit et mis en scène dans un studio photo à l’intérieur (bah oui, y a pas de vent à l’intérieur, le fond est choisi, et la lumière est parfaite).
Mais ce qui défini un animal, est-ce seulement son image ?
Ou son mode de vie propre et ses interactions sociales ?
-
Ghis
Excellent article de Reporterre en effet !
Je mets ici un courrier qui était dans leur lettre d'info :
Vous avez été très nombreux à réagir à notre article sur les triches de la photographie animalière ! Nous avons été touchés par le récit de Thémis, un lecteur qui raconte sa vertigineuse ascension pour aller capturer des images de vautours, dans les Pyrénées. Plus rien à voir avec les manigances des photographes évoquées dans notre article.
« Été 1974, cirque de Troumouse (côté est de Gavarnie). On a vu deux ou trois vautours monter avec les courants d’air ascendants. À cette époque, le grand oiseau est rare dans les Pyrénées. Alors on monte, on bivouaque dans une cabane en ciment semi-enterrée. Au petit matin, on commence à grimper pour faire des photos de vautours. On passe sur une vire, les mains prises et les pieds sur une petite arête. On est dos au vide et là, on entend un vrombissement : il passe à 2 ou 3 mètres de nous lentement. Et on éclate de rire ! On gardera le souvenir de cette photo « non prise » toute notre vie : un magnifique vautour adulte, ailes déployées, majestueux dans sa lenteur aérienne, avec son plumage dégradé, du noir le plus Soulage jusqu’au blanc Malevitch, qui passe l’air de rien. »On parle ici des photographes, mais il y a aussi des aspects très dérangeants avec le tourisme, les zoos bien sûr ou les grands parcs aux Etats-Unis ou Canada où les ours cotoyent des touristes en masse comme si cela était "normal".
Dans un autre genre, je me faisais la réflexion que le comportement des rats à Paris n'était plus très différent de celui des pigeons, ils mangent les restes de pique nique dans les jardins publics à côté des humains.
-
Lotophage
Le lien n'est pas le bon. C'est celui de la DGSI
-
Davesnes
C'est évident qu'il y a de la mise en scène. La preuve ici, à partir de 3'36".
-
mélite
technique : je n'arrive pas à lire les videos de proxy alors que je lis bien les émissions. savez-vous si c'est à cause de Dailymotion ?
-
Cultive ton jardin
On voit bien, dans un reportage animalier, la part de scénarisation indispensable. Les histoires sont parfois tellement bien racontées, images à l'appui.... Je n'appellerais pas ça "tricher". M'enlevez pas, ça, où je vais me réfugier quand "nos" dirigeants apparaissent pour le n-ième fois pour nous rabâcher la même n-ième connerie?
Ce que pointe l'article de Reporterre, et dont je n'avais pas conscience, c'est que certains des procédés utilisés nuisent aux animaux... D'où la nécessité de clarifier tout ça.
-
bistouille
Les rares trucs que je regardais encore quand j'avais l'occasion d'allumer une télé quelque part, c'était les docu animaliers. Ca me réconfortait un peu de voir que même si dans ma cambrousse en roulant des milliers de kms en VTT sur les chemins et les routes vicinales défoncées, je ne voyais que rarement d'animaux sauvages, il semblait encore exister ailleurs quelques coins préservés.
Ici, dans les Hauts-de-France, ça doit bien faire 20 ans qu'on ne voit plus d'hirondelles se rassembler en masse sur les câbles électriques en automne avant de migrer.
Même les moineaux se font rares. Quand on voit un hérisson en vie dans un jardin, c'est devenu une attraction digne d'un parc zoologique, quand un rouge-gorge ou une mésange "commune" arrive sur la haie on est en extase devant la fenêtre et on demande aux mômes de ne pas bouger et de contempler en silence. On en est là, pendant ce temps à 400m de ce clavier, ça chasse chaque week-end, sans doute de la perdrix et du faisan d'élevage (qui bien souvent ne fuit même plus et reste sagement posé là où il a été ramené par l'éleveur), ou du ramier et du lapin de garennes, qui semblent être les deux dernières espèces qu'on peut encore trouver en quantité (avec les rats).
"Rien n'est vrai, tout est permis" disent les personnages de la saga "Assassins creed", c'est la devise du siècle, non?
Du coup, que penser de ce magnifique reportage animalier vu sur Arte ou France5 il y a quelques semaines, où un type suit un loup parti du Mercantour jusque dans le Jura, avec des pièges photographiques semés autour de son bivouac en montagne?