Renforts Afghanistan : des formateurs qui combattent ?
La rédaction - - 0 commentaires Voir la vidéoEngagée militairement depuis 2001, en Afghanistan, la France compte à ce jour 39 soldats tués au combat. Face à une opinion de plus en plus sceptique, Nicolas Sarkozy avait promis que les seuls militaires supplèmentaires qu'il enverrait sur place seraient des "formateurs". Or en y regardant de plus près, on remarque que la frontière entre soldats formateurs et soldats combattants est bien mince.
Le 25 janvier dernier au 20 heures de TF1, face à Laurence Ferrari, Nicolas Sarkozy est pourtant très clair : "il y a un an et demi lorsque j'ai demandé au Parlement d'envoyer 700 de nos soldats en plus, j'ai dit qu'il n'y aurait pas de soldat combattant en plus, j'essaye de tenir scrupuleusement mes engagements". Il rajoute que la France est prête, en revanche, à porter assistance à l'armée afghane, en envoyant des soldats dits "formateurs" pour participer à l'afghanisation du pays. Former les Afghans certes, mais pas uniquement... Nicolas Sarkozy au 20 h de TF1 exclut l'idée d'envoyer de nouveaux combattants |
Sur son blog, Jean- Dominique Merchet, spécialiste des questions militaires à Libération, rapporte les propos d'un colonel de l'armée française au discours bien plus direct. Jean-François Martini, responsable des OMLT (Operationnal Mentoring Liaison Team) de mai à novembre 2009 en Afghanistan déclarait lors d'un point presse que : "L'accompagnement (de l'armée nationale afghane) au combat n'est pas une finalité, mais la conséquence" de l'engagement français. Evoquant les militaires afghans, il reconnait : "On les accompagne au combat".
Ainsi, les propos de cet officier haut-gradé sont en contradiction avec les engagements pris par Nicolas Sarkozy. Il est d'ailleurs fort probable que la France envoie prochainement des instructeurs supplémentaires en Afghanistan, des formateurs mais qui seront aussi amenés à combattre.
(Par Guillaume Stoll)