"Rendre ringards ces esprits étriqués" (actionnaire Libé)

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Escalade verbale ? Alors que les salariés de Libération contestent le projet de transformation du siège actuel du journal en un espace culturel exploitant la marque Libération, le site de BFM publie un mail, adressé par l'un des actionnaires, le promoteur immobilier Bruno Ledoux, aux autres actionnaires, ainsi qu'au président du directoire Nicolas Demorand. Ce mail est pour le moins injurieux pour les journalistes de Libé.

Cash : c'est le terme qui s'applique le mieux au mail de l'actionnaire Bruno Ledoux aux autres actionnaires, et révélé par le site de BFM. "Je veux les rendre ringards tous ces esprits étriqués et tirer un coup d'avance, un coup cash, où tout est dit, y compris le projet sur l'immeuble [...] Je pense qu'il faut prendre […] à témoin tous les Français, qui raquent pour ces mecs, pour que tout le monde comprenne bien l'enjeu qui se joue actuellement... D'un coté, la faillite, de l'autre coté, une autre vision.....", écrit Ledoux.

Contacté par BFM, Bruno Ledoux assume: "un modèle qui repose uniquement sur le papier est en effet ringard et condamné. Pour être sauvé, Libération doit impérativement adopter une vision moderne et trouver d’autres ressources. Je trouve aussi ringarde l’attitude des salariés, qui attaquent les actionnaires dans le journal, et refusent de se réformer, sans avoir voulu écouter notre projet".

ConCernant l'immeuble du quartier de la République à Paris loué par Libération, Ledoux ajoute: "il n’est plus possible que la rédaction reste dans le centre de Paris. Mais notre projet permettra à l’immeuble de rester dans le giron de Libération, et d'apporter les ressources nécessaires pour sauvegarder le journal et le développer. Ces nouvelles ressources doivent complèter celles du journal, et pas s'y substituer. L'un ne peut évidemment pas aller sans l'autre".

La brutale aggravation de la crise que traverse le journal a suscité quelques réactions sur Twitter, pas toutes favorables aux salariés.

 

"La réponse (hypothétique) des lecteurs de@Liberation_Infoaux journalistes refusant le changement".Une fausse Une de Libération (ci-dessous à droite) mise en ligne parStefan de Vries (journaliste hollandais basé à Paris) répond à ses confrères sur le même thème que la vraie Une de Libération (ci-dessous, à gauche).

  

  

 

Critique également, la réaction de Robert Namias,  ex-directeur général adjoint chargé de l'information de TF1. "La crise de la presse n'est pas qu'économique. Elle est aussi éditoriale. Dégradation des contenus.Regardons nous en face." écrit Namias.

D'autres réactions sont plus favorables. "Un libeland? Et pourquoi pas un musée de vieux libé ignifugés, sorte d'hommage à feu la presse pluraliste ? Tiens bon, mon @liberation_info!" écrit le député socialiste Olivier Veran.

"Et si les salariés de @liberation_info reprenaient le journal avec le soutien de ses lecteurs et de la BPI? Libé en #SCOP? Je rêve!" écrit François Longerinas, PDG de l'Ecole des metiers de l'information.

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