Relaxe DSK : "noirci par la presse, blanchi par la justice" ?
Vincent Coquaz - - 14 commentaires"Tout ça pour ça ?" Après trois ans de feuilleton médiatique, durant lesquels l'enquête et le procès ont donné l'occasion d'un grand déballage sur sa vie sexuelle, Dominique Strauss-Kahn a été relaxé le 12 juin par le tribunal de Lille. La justice a notamment considéré que l'ancien patron du FMI, ne connaissant pas la qualité de prostituées de ses partenaires, et n'en ayant pas tiré profit, avait eu "un comportement de client, non répréhensible par la loi pénale", et non de proxénète. L'occasion pour la presse de s'interroger sur le décalage entre les éléments à charge publiés dans ses colonnes, et le blanchiment par la justice de DSK.
"L'opinion peut s'interroger." Dans son édito de Libération, titré "Décalage", Laurent Joffrin, directeur du journal, revient sur la relaxe, vendredi 12 juin, de Dominique Strauss-Kahn, à l'issue de son procès pour "proxénétisme agravé". "Noircis par la presse, blanchis par la justice… [...] L’opinion peut s’interroger. Tout ça pour ça ? Pourquoi ce décalage entre les éléments à charge maintes fois diffusés et la relaxe finale ? lance le patron du quotidien, avant de tenter une justification. La presse peut d’abord rappeler que, dans les deux affaires, c’est la justice qui est l’initiatrice : sans enquête, sans mise en examen, sans renvoi devant le tribunal, point d’articles. [Et] en éclairant d’une lumière crue ces pratiques, la presse a p...