Redressement fiscal pour Takieddine ?

Dan Israel - - 0 commentaires

Ziad Takieddine fait l'objet d'un contrôle fiscal,

a annoncé hier le site de Paris Match. L'homme d'affaires, intermédiaire dans de nombreux contrats d'armements signés par la France depuis plus de quinze ans, est soupçonné par la justice d'avoir joué un rôle dans le financement occulte de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995. Il est l'objet d'une longue série d'articles de Mediapart depuis cet été, dont un qui révélait que "le marchand d'armes de la Sarkozie" ne paye pas d'impôts, "alors qu'il est propriétaire, en France, d'un patrimoine estimé à plus de 40 millions d'euros".

Comme dans chacun des articles de la série, Mediapart dispose d'éléments solides : les déclarations d'impôts de Takieddine de 2002 à 2007, plus celle de 2009, et une déclaration de patrimoine destinée à une banque, signée de sa main.

Mediapart écrivait en juillet : "Selon nos informations, plusieurs inspecteurs et contrôleurs ont engagé des vérifications sur le contribuable Takieddine entre 2004 et 2005. Sans suite à ce jour." Fort embarrassant pour Jean-François Copé, ministre du budget de novembre 2004 à mai 2007. D'autant qu'en 2004, les comptes de Takieddine, consultés par Mediapart, faisaient apparaître un "avoir" de 19 000 euros de l'homme d'affaires en faveur du politique ! Copé avait refusé de répondre au site d'infos, invoquant le secret fiscal. Mais le porte-parole du PS Benoît Hamon a demandé des "éclaircissements" à la ministre du Budget, Valérie Pécresse, qui s'est elle aussi retranchée derrière le secret fiscal. Et Jérôme Cahuzac, président (socialiste) de la Commission des finances de l'Assemblée avait indiqué qu'il allait exercer son "pouvoir de contrôle" sur le cas de ce contribuable bien particulier.

La justice s'était récemment penchée sur les actifs de Takieddine, mais dans le cadre de sa procédure de divorce, gelant son patrimoine situé en France. Son épouse, qui lui réclame 25 millions d'euros, évalue son patrimoine à 100 millions. Et officiellement, ce n'est pas l'article de Mediapart qui a déclenché une réaction du fisc : "Un contrôle fiscal est en cours depuis octobre. On se dirige vers un redressement assez lourd", a indiqué le ministère des Finances à Paris Match. Ce qui a été confirmé à l'AFP.

Mais si la procédure était réellement engagée, on peut se demander pourquoi l'entourage de Copé n'a pas divulgué plus tôt cette information, au moins de façon officieuse, alors qu'elle l'aurait bien aidée face aux accusations de Mediapart.

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