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ILD
Je trouve l'article aussi léger alors qu'il y a bien des choses à dire sur Quillette et que le sujet a été largement défriché par ailleurs. Ici par exemple https://www.politico.com/magazine/story/2018/11/11/intellectual-dark-web-quillette-claire-lehmann-221917 et le travail fait par Kumokun sur twitter par exemple.
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Carnéade le Fataliste
La grande question que pose ce type de média c'est vaut il mieux les ignorer/condamner ou répondre à leurs arguments.
Ce qui fait la force de Quillette (et des quelques autres titres défendant les points de vue de l'Intellectual Dark Web comme New Discourses) c'est la dénonciation de la pensée unique progressiste favorisée par la cancel culture et la science douteuse que produisent certaines branches aussi engagées que détachées de la méthode scientifique des académies américaines (ce que ces titres analysent comme résultant de l'influence du post-modernisme).
C'est un atout pour eux que leurs auteurs ne puissent pas s'exprimer ailleurs, ou n'aient droit comme réactions qu'à des procès d'intentions car ça va dans le sens du phénomène qu'ils condamnent. A savoir qu'une partie du monde intellectuel s'est détourné du débat d'idée rationnel pour ne plus considérer les choses en terme d'idées à démontrer mais de rapports de pouvoir, faisant par là le lien entre la pensée Foucaultienne et l'attitude de préférer réduire au silence ou diaboliser des contradicteurs que s'engager dans des débats de bonne foi qu'ils reprochent aux universitaires progressistes.
C'est aussi ce qui leur permet de récupérer un paquet d'auteurs n'étant pas à la base de droite radicale, mais ce qu'on appellerait dans le monde anglophone des old school liberals, attachés à la liberté d'expression et à un débat d'idées aussi large que possible, ce qui les a fait entrer à tel ou tel moment en conflit avec l'orthodoxie progressiste. Devenant une espèce de soupape de sécurité, le lieu où ceux qui n'y ont plus le droit ailleurs (enfin à les croire) ont encore droit à la parole, ils arrivent à sortir de la bulle où les enfermerait celle qu'ils donnent aux auteurs les plus radicalement droitiers (ce qui peut être constaté au nombre de citations ou reprises du type d'arguments de Quillette sur tout espace de discussion -enfin surtout anglophones- n'étant ni radicalement progressiste ni radicaliment de droite ; par rapport à tout autre média à prétention scientifique ou intellectuelle Quillette est démesurément cité et repris, étant un peu le seul donnant des arguments scientifiques -enfin d'apparence- pour appuyer une bonne moitié des opinions qu'on trouve dans le débat public).Souvent la réaction à celles ci, pour peu que la source soit donnée ou identifiée est, pour les wokies du coin de donner dans du "c'est Quillette, un média d'extrême-droite, donc ça ne vaut rien", ce fameux "d'où les gens parlent" que tout le monde déteste à part eux. Mais précisément c'est ce qui justifie le discours de l'IDW consistant à décrire ce camp comme totalement fermé au débat d'idées.
Le type de "cordon de sécurité" qui peut éventuellement marcher avec Breitbart, The Federalist ou autre titre ouvertement politiquement droitier et aussi fermé au débat d'idées qu'en sont accusés les progressistes, ne marche juste pas avec ceux de l'IDW dont la spécialité est de dénoncer cette fermeture d'esprit (et expliquer son origine intellectuelle via leur critique du post-modernisme).
La tactique consistant à contester leur usage qu'ils font de leurs sources, comme le fait cet article, s'inscrit quant à elle à mi-chemin, remettre en cause l'aura de scientificité qu'ils essayent de se donner peut détourner certains de ce type de sources, mais peut assez facilement être décrite par ceux qui les soutiennent comme une autre manière de refuser de répondre à leurs arguments, sachant que ces médias, s'ils s'écartent des conclusions d'un paquet d'études ne semblent mentir que rarement sur les parties qu'ils citent. Et comme je le disais plus bas ont déjà l'argument pour justifier l'écart entre les leurs et celles des articles utilisés comme références.
Resterait celle d'avoir le courage de les affronter sur le terrain des idées, les prendre à leur propre piège en acceptant des débats rationnels qu'ils ne sauraient refuser sans remettre en cause toute la démarche dont ils se réclament. Mais outre l'effort nécessaire à le faire tout en restant au même niveau de vulgarisation qu'eux (le faire en citant des papiers illisibles par le commun des mortels, ou des résumés facilement démontables comme plein de biais progressistes par des gens particulièrement entrainés à le faire, ne servant à rien), elle se ferait au risque de les légitimer encore plus comme source, ce qui n'en fait pas non plus la panacée.
Enfin c'est un exposé du problème auquel je n'ai pas vraiment de solution. Mais une chose me semble certaine l'IDW a plutôt le vent en poupe, et ce qui lui est généralement opposé ne marche généralement pas en dehors de cercles déjà convaincus qu'il a toujours tort (dont par ailleurs je ne fais pas partie pour le "toujours", je dirais que c'est plutôt, sur certaines dérives des progressistes, une source d'une qualité comparable à, disons, Les Crises sur la propagande occidentale - souvent pertinente dans ses critiques mais terriblement biaisée car elle les fait sans s'attaquer à la propagande d'en face, et jusqu'à finir à la limite du complotisme souvent - voir certaines thèses fumeuses sur le "cultural marxism" fleurant un retour du McCarthysme, si ce n'est à de vieilles théories nazies).
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Zap Pow
Petit détail : Si Ann Coulter fut une trumpiste de la première heure, écrivant même un livre à la gloire de son héros juste avant l'élection, elle a très vite changé (dès le début de 2017) : elle a traité Trump de "jackass", de véritable débile déloyal (disloyal actual retard), de sacré idiot, de malotru, de cruche… Enfin, il paraît que malgré ces qualificatifs, elle est toujours de son côté, probablement parce qu'elle n'a pas trouvé pire (son ire a été causée par la "mollesse" de Trump en matière d'immigration), qu'elle fait avec ce qu'elle a, et qu'elle est convaincue que les Démocrates, les "liberals" sont de véritables suppôts de Satan qu'il faut à tout prix écraser.
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Chris
moi, ce que j'en dis, c'est que l'humanité dans son ensemble devrait arrêter de se regarder le trou du cul et d'ensuite partager ses observations et analyses, que ce soit dans les médias ou sur les réseaux sociaux... ça devient fatigant !
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Pseudanonyme
Comme toujours, quand on se prétend journaliste, on remonte à la source (ici les études scientifiques proprement dites). Chose que ne fait pas le Point. Conclusion: ce ne sont pas de bons journalistes.
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Tristan Le Gall
Ca me rappelle l'histoire de ce gars de chez Google qui avait pondu un pamphlet réactionnaire et misogyne "pseudo-scientifique".
Ce genre de procédé ne peut faire illusion qu'auprès de ceux qui n'ont pas de culture scientifique et/ou qui sont déjà convaincus idéologiquement et chercher juste à mettre un verni "scientifique" pour dissimuler leurs préjugés.
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ÉJ
Malheureusement, Le Point n'est pas forcément un adepte de la mise au point...
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Asinaute sans pseudo a473d
La bonne question est de savoir s'il existe aujourd'hui un média qui n'utilise pas la science à son avantage, quand cela l'arrange...
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Carnéade le Fataliste
"Le média", euh... on peut quand même leur reconnaitre qu'il est très loin d'être le seul. :)
Par contre clairement c'est un titre encore plus biaisé dans son sens que la presse à la Salon l'est dans l'autre, tout en prétendant à une scientificité très supérieure à coup de name dropping et de bibliographies d'autant plus fournies qu'elles rendent improbable que quiconque aille vérifier les études citées.