"Qui a fait fuiter cette info ?" : le nouveau directeur de com' de Trump dérape
Robin Andraca - - 0 commentairesOn connaissait Sean Spicer, moqué dans les late-show américains, voici Anthony Scaramucci, nouveau directeur de la communication de la Maison-Blanche. Ce dernier a téléphoné à un journaliste du New Yorker pour le pousser à révéler ses sources. Et insulter une bonne partie de l'équipe de communication de Trump.
The New Yorker, 27 juillet 2017
On avait vu passer son nom en juin dernier, quand CNN avait viré trois de ses journalistes, coupables de ne pas avoir vérifié leurs infos avant de publier un article sur des liens supposés entre lui et un fonds d'investissement russe : ce 27 juillet, Scaramucci, ancien banquier de Goldman Sachs dans les années 90, devenu depuis directeur de la communication de la Maison Blanche, est revenu sur le devant de la scène par la grande porte.
L'histoire commence sur Twitter. Ce 26 juillet, Ryan Lizza, correspondant à Washington du New Yorker, poste le message suivant sur son compte : "Scoop : Trump dîne ce soir avec Sean Hannity, Bill Shine (ancien cadre de Fox News) et Anthony Scaramucci, selon deux sources fiables". Le président des États-Unis qui dîne avec son plus fervent supporter sur Fox News (Hannity), un ancien cadre de la chaîne et son directeur de communication, voilà qui méritait d'être écrit.
Ce n'est pas l'avis de Scaramucci, qui appelle dans la foulée le journaliste sur son portable, comme le raconte Lizza dans un article publié quelques heures plus tard sur le New Yorker. "Qui a fait fuiter cette info ?", demande le nouveau directeur de la com' de la Maison Blanche. Hors de question pour le journaliste de révéler sa source. "Ce que je vais faire, c'est virer tout le monde dans l'équipe de communication, et tout recommencer à zéro. J'ai demandé à ces types de ne rien faire fuiter, et ils ne peuvent pas s'en empêcher", insiste Scaramucci. Qui revient ensuite à la charge : "C'est un assistant du président ?". Puis : "Très bien, je vais tous les virer, et comme vous avez voulu protéger tout le monde, toute l'équipe sera virée dans les deux prochaines semaines".
D'humeur bavarde, il se lâche ensuite sur Reince Priebus, persuadé que le chef de cabinet de la Maison Blanche, vexé de ne pas avoir été invité au dîner, est à l'origine de la fuite : "Reince est un putain de schizophrène paranoïaque, un paranoïaque". Pour ne pas faire de jaloux, il aura aussi cette phrase pour le conseiller spécial de Trump, ancien patron de Breitbart, Steve Bannon : "Je ne suis pas Bannon, je n'essaie pas de sucer ma propre bite".
Qu'a pensé Breitbart de cette sortie ? Dans un article intitulé "Le show Scaramucci", le journaliste Tony Lee écrivait dans la foulée : "Si Trump estime que les emportements de Scaramucci peuvent endommager la marque Trump sur le long terme, il risque de considérer Scaramucci comme un pari qui ne vaut pas la peine d'être pris".
Scaramucci a finalement réagi sur son compte Twitter. "Je m'exprime parfois avec un langage fleuri. Dorénavant je m'abstiendrai de le faire dans ce cadre mais je ne renoncerai pas à mon combat passionné pour le programme de Donald Trump", a-t-il posté dans un premier temps. Avant d'ajouter quelques heures plus tard : "J'ai fait une erreur en faisant confiance à un journaliste. Cela ne se reproduira pas". Le difficile apprentissage du off ?